Réélu, le président zambien Edgar Lungu promet de « maîtriser les dépenses publiques »

Le président zambien s’est engagé à « maîtriser » les dépenses budgétaires d’ici 2021. Une baisse des subventions énergétiques et agricoles devrait faire partie du package de réformes élaboré dans le cadre d’une aide négociée avec le Fonds monétaire international.

Le président zambien Edgar Lungu, à Paris, le 8 février 2016. © Philippe Wojazer/AP/SIPA

Le président zambien Edgar Lungu, à Paris, le 8 février 2016. © Philippe Wojazer/AP/SIPA

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Publié le 18 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Je dispose de cinq ans, ce qui est suffisant pour entreprendre des actions plus décisives. Je vais prendre des mesures pour développer l’économie [zambienne] et contrôler les dépenses. Certaines mesures seront douloureuses mais elles donneront des résultats et, en 2021, le peuple nous sera reconnaissant de les avoir prises ».

C’est le message adressé ce jeudi 18 août par Edgar Lungu à une délégation de plus de 70 entrepreneurs réunis au Chrismar Hotel de Lusaka, selon un communiqué rendu public par la présidence zambienne.

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Edgar Lungu, élu à la tête de l’État zambien en janvier 2015 quelques mois après le décès du président Michael Sata, a été réélu pour un mandat de cinq ans, le lundi 15 août – un résultat contesté par l’opposition.

Croissance en recul et hausse de la dette

Le nouveau mandat d’Edgar Lungu démarre dans un contexte difficile pour l’économie zambienne, durement affectée par le recul du cours du cuivre, principale source de devises du pays. Le taux de croissance du PIB a chuté de +10,3 % en 2010 à près de +3 % l’an dernier et devrait rester en dessous de +5 % d’ici 2017, selon les prévisions du FMI.

Dans le même temps, le déficit fiscal s’est accru à -8,1 % du PIB en 2015, contre -5,6 % en 2014. Il devrait atteindre -7 % du PIB en 2016, malgré les engagements du pays à le ramener à -4 % du PIB, estime l’agence de notation Moody’s, qui en mai dernier a dégradé la note souveraine du pays de « B2 » à « B3 », un cran à peine au-dessus des obligations comportant des « risques substantiels ».

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La dette publique est attendue à 56 % du PIB en 2016, contre 45 %-50 % il y a un an. Elle pourrait dépasser 60 % du PIB d’ici 2018, selon Moody’s.

Réforme des subventions énergétiques et agricoles

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Dans son intervention devant les patrons zambiens, ce jeudi, Edgar Lungu s’est engagé à nommer un gouvernement à l’écoute du secteur privé, capable de rétablir la confiance des entrepreneurs.

Le président zambien a également évoqué le prêt en négociation avec le FMI.

Sans donner de détails sur le programme de réformes que Lusaka entend mettre en oeuvre dans le cadre de cet accord de financement, le président zambien a évoqué une possible baisse des subventions énergétiques et agricoles.

« Le chef de l’État a fait allusion à une migration rapide, mais progressive vers une structure tarifaire reflétant les coûts dans les secteurs de l’électricité et du carburant ainsi que la restructuration du programme de soutien à l’agriculture en vertu de laquelle le gouvernement accorde des subventions pour les semences et les engrais », indique le communiqué de la présidence.

Une aide nécessaire

Dans une note publiée en mars dernier, les experts du FMI avaient pointé le poids considérable des subventions au carburant et à l’électricité dans le budget de l’État : environ 660 millions de dollars par an (près de 3,2 % du PIB).

L’aide du FMI est d’autant plus nécessaire que « les options de financement internes et externes [de la Zambie] sont devenues plus limitées à mesure de la hausse des taux d’intérêt », comme le soulignent les équipes de l’institution de Bretton Woods.

Pour sa dernière excursion en date sur les marchés internationaux, la Zambie a dû revoir ses ambitions à la baisse et consentir à un taux d’intérêt sensiblement plus élevé que prévu.

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