Deux filles sont mortes en Sierra Leone et en Guinée lors d’une excision

Des sources concordantes ont indiqué jeudi qu’une adolescente est décédée en Sierra Leone lors d’une excision pendant une cérémonie d’initiation à une société secrète. La même pratique a également causé la mort d’une fillette de 10 ans en Guinée voisine.

Un marché de Kenema, dans l’est de la Sierra Leone, le 8 août 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Un marché de Kenema, dans l’est de la Sierra Leone, le 8 août 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 19 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le 14 août, une fillette de 10 ans a péri à la suite d’une excision à Makpozou, en Guinée forestière », dans le sud du pays, a confirmé, jeudi un communiqué, Sanaba Kaba, ministre guinéenne de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance.

Le drame s’est produit dans un camp d’excision de jeunes filles, alors même que le gouvernement a lancé le 5 août une vaste campagne d’éducation de sensibilisation et d’information auprès des communautés dénommée « vacances scolaires sans excision », a regretté la ministre.

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Appel à la retenue et à la prise de conscience

Sanaba Kaba a toutefois « exhorté l’ensemble des communautés où cette pratique est encore hélas ! entretenue, particulièrement en période de vacances scolaires, à la retenue et à la prise de conscience pour arrêter de sacrifier les filles », assurant de « l’engagement du gouvernement dans la lutte contre cette pratique ignoble et pour traduire en justice les auteurs et complices de cet acte injustifié ».

Presqu’au même moment, en Sierra Leone, « une lycéenne, Fatmata Turay, est décédée d’une excision subie pendant une initiation à une société secrète dite Bondo dans le village de Mabolleh, dans le nord du pays », a annoncé la police locale.

« Trois femmes soupçonnées d’avoir accompli le rituel, dont la tante de la jeune fille, ont été arrêtées, ainsi que l’infirmière qui a tenté de la soigner », a précisé Mathew Jabbie, l’un des enquêteurs.

Ouverture d’une enquête gouvernementale 

Rugiatu Turay, vice-ministre sierra-léonaise des Affaires sociales, a annoncé quant à elle l’ouverture par le gouvernement d’une enquête sur les circonstances qui ont amené à la mort de cette fille.

« L’excision est profondément ancrée dans les mœurs en Sierra Leone, où elle est considérée comme un rite de passage de l’enfance à la féminité, et beaucoup de Soweis en tirent une partie substantielle de leurs revenus, parfois à raison de 50 dollars par fille », a-t-elle indiqué.

Mais « le pays a récemment ratifié le protocole de Maputo, adopté par l’Union africaine en 2003, qui prône notamment l’abolition de l’excision, et le gouvernement envisage l’interdiction de cette pratique sur les mineures », selon la ministre.

La Sierra Leone et son voisin guinéen font partie des dix États au monde, tous africains, où l’excision est la plus courante, avoisinant 90 % des femmes dans le premier et 96 % dans le deuxième, mais cette pratique a fortement reculé pendant l’épidémie d’Ebola qui les a touchés jusqu’en 2016.

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