Afrique centrale : le Rwanda réintègre officiellement la CEEAC
Le Rwanda a officialisé mercredi son retour au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Kigali avait quitté l’organisation en 2007.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a remis, le mercredi 17 août, l’instrument juridique de ratification par son pays du traité instituant la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) au chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba, comme le stipule l’article 93 de ce texte.
C’est la dernière étape du retour de Kigali au sein de cette instance, basée à Libreville, a été amorcé en octobre 2014.
Le Rwanda, membre fondateur de la CEEAC en 1983, s’était retiré en 2007 de cette organisation, qui regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, la RD Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, São Tomé-et-Príncipe et le Tchad.
@LMushikiwabo a remis à SE @PresidentABO les instruments de ratification pour le retour du #Rwanda dans la #CEEAC pic.twitter.com/G7Q7g3tZNi
— Ministry of Foreign Affairs & Int'l Cooperation (@RwandaMFA) August 17, 2016
Intégration accélérée
Dans la foulée de son retrait, Kigali a privilégié ses liens avec une autre organisation régionale : la Communauté est-africaine (CEA), qui comprend le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Burundi, avec lesquels le Rwanda réalisait alors 70 % de son commerce extérieur (contre environ un quart aujourd’hui).
Une stratégie qui a porté ses fruits : les pays membres de la CEA ont connu une intégration économique accélérée, en posant les bases d’une union douanière. Un visa touristique unique pour les cinq pays membres de l’organisation a été instauré et les frais de roaming pour les appels inter-États ont été supprimés. Avec le Kenya et l’Ouganda, le Rwanda a lancé un ambitieux projet de ligne ferroviaire régionale, pour 4 milliards de dollars.
La CEEAC, en revanche, peine à réaliser ses objectifs, énoncés dans le traité fondateur. La « suppression progressive, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et au droit d’établissement » a été des plus lentes.
Et reste très loin d’être entière même au sein de la Cemac, qui rassemble les pays membres de la CEEAC ayant en commun l’utilisation du F CFA.
Parmi les sujets prioritaires de la CEEAC, évoqués au cours d’une rencontre jeudi entre Louise Mushikiwabo et le Tchadien Ahmad Allam-Mi, secrétaire général de l’organisation régionale, figurent « l’opérationnalisation de la Zone de libre échange en Afrique centrale et en Afrique d’ici à janvier 2017 » et « la rationalisation des deux communautés économiques régionales CEEAC-CEMAC », selon un communiqué publié par l’organisation régionale.
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