Maroc : le bras idéologique du PJD secoué par une affaire de mœurs
Deux vice-présidents du Mouvement unicité et réforme (MUR), aile de prédication du PJD, ont été arrêtés samedi pour relations extra-conjugales. Une affaire qui intervient à la veille des élections législatives du 7 octobre dans lesquelles le PJD brigue la première place.
Le Mouvement unicité et réforme (MUR), bras idéologique du Parti justice et développement (PJD, parti islamiste au pouvoir), est dans tous ses états. Deux de ses membres, Moulay Omar Behammad et Fatima Nejjar, ont été arrêtés par la police judiciaire le samedi 20 août alors qu’ils étaient dans leur voiture à côté d’une plage de la ville de Benslimane (56 km de Casablanca) dans « une posture intime ».
Un mariage contraire à la loi
L’homme, un enseignant universitaire déjà marié et qui occupe le poste de vice-président du MUR, a avoué avoir contracté un mariage coutumier avec sa compagne, une veuve qui occupe également le poste de vice-présidente de l’organisation. Ce genre de mariage se fait sur simple lecture de la fatiha (première sourate du Coran) et n’est pas reconnu par les lois marocaines. Selon le journal arabophone Al Ahdat qui a révélée cette affaire, les deux amants ont été entendus par le procureur du roi près la Cour de Benslimane qui a décidé d’y donner une suite judiciaire. La première audience a été fixée au 1er septembre.
Suspendus de leurs fonctions
La réaction du MUR n’a pas tardé. Réuni en session extraordinaire dimanche 21 août, le bureau exécutif de l’organisation islamiste a décidé de suspendre ses deux vice-présidents de leurs fonctions. « Après avoir entendu notre frère mis en cause, nous avons décidé de surseoir à sa fonction ainsi qu’à celle de sa compagne. Nous ne reconnaissons pas le mariage coutumier. Toute union doit être établie, conformément à la Moudawana, c’est-à-dire par un juge », déclare à Jeune Afrique Abderrahim Chikhi, président du MUR.
Affaire politique ?
L’affaire aurait été classée parmi les simples faits divers si elle n’intervenait pas à la veille des élections législatives du 7 octobre, dans lesquelles le PJD, parti islamiste aux commandes du gouvernement, souhaite confirmer son leadership.
La loi marocaine punit les relations extra-conjugales d’un mois à un an de prison. Une peine inadmissible pour les associations de droits de l’homme qui demandent la suppression de cette peine.
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