Ecobank trouve un accord avec son ex-président Kolapo Lawson

Ecobank Transnational Incorporated et l’ancien président de son conseil d’administration, le Nigérian Kolapo Lawson, démissionnaire en 2013 durant la crise de gouvernance traversée par le groupe panafricain, ont trouvé un accord financier mettant un terme aux procédures judiciaires qui les opposaient.

Kolapo Lawson a présidé le groupe Ecobank entre septembre 2009 et octobre 2013. Ici, à Paris, le 25 mars 2011. © Vincent Fournier/J.A.

Kolapo Lawson a présidé le groupe Ecobank entre septembre 2009 et octobre 2013. Ici, à Paris, le 25 mars 2011. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 22 août 2016 Lecture : 3 minutes.

Le groupe panafricain Ecobank a-t-il enfin tourné la dernière page de la saga médiatico-financière qui l’a secoué en 2013 ? C’est en tout cas ce qui transparaît d’un courrier électronique de Kolapo Lawson parvenu à Jeune Afrique.

Dans ce courriel, en date du 17 août, le patron Nigérian, président du conseil d’administration d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) entre septembre 2009 et octobre 2013 et fils de l’un des fondateurs du groupe panafricain, indique avoir trouvé un accord financier avec ETI mettant fin aux procédures judiciaires qu’il avait engagées contre ce dernier – et clôturant une bataille médiatique, juridique et financière déclenchée il y a trois ans. Le montant de cet accord financier n’a pas été dévoilé.

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Accusations et poursuites

Kolapo Lawson et l’Ivoirien Thierry Tanoh , alors directeur général d’ETI, avaient fait l’objet à l’époque de plusieurs accusations (tentative de manipulation de comptes et de cession d’actifs à bas prix, entre autres) de la part de Laurence do Rego, alors directrice financière et du risque du groupe panafricain, dans une lettre adressée à la Securities and Exchange Commission nigériane.

La controverse qui a suivi a conduit à la démission de Kolapo Lawson en octobre 2013 et au licenciement de Thierry Tanoh, en mars 2014.

Après un long bras de fer juridique engagé par le dirigeant ivoirien, ce dernier a trouvé un accord de règlement amiable avec ETI, en février 2016, comportant une compensation de 12 millions de dollars pour Thierry Tanoh.

Kolapo Lawson se revendique comme le « véritable lanceur d’alertes » sur les allégations d’irrégularités à Ecobank.

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Version des faits

Dans son courrier électronique du 17 août août, Kolapo Lawson présente sa version des événements ayant conduit à sa démission. Un départ décidé par le dirigeant nigérian « afin de conserver un semblant de bon sens pour ne pas endommager davantage la marque Ecobank […] mais à la condition que certaines questions que j’avais portées à l’attention du conseil d’administration soient pleinement examinées par des consultants ou auditeurs indépendants ».

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Kolapo Lawson se revendique, dans ce courriel, comme le « véritable lanceur d’alertes » sur les allégations d’irrégularités dans la conduite des affaires d’Ecobank, contrairement à la « frénésie médiatique orchestrée et calculée » du second semestre 2013.

Irrégularités qu’il affirme avoir signalées au conseil d’administration et aux autorités de régulation. Le dirigeant nigérian indique avoir lancé des procédures judiciaires contre ETI et sa filiale nigériane parce que l’engagement du groupe à examiner ces allégations n’avait pas été respecté.

Ces procédures sont désormais closes, annonce-t-il, suite à un accord trouvé avec Ecobank.

Ecobank indique n’avoir « aucun grief ni aucune complainte » en ce qui concerne la conduite de Kolapo Lawson.

« Sans reconnaissance de responsabilité »

Dans un courrier du 1er juin signé par le président d’Ecobank, Emmanuel Ikazoboh, et dont Jeune Afrique a obtenu une copie, le conseil d’administration du groupe panafricain « reconnaît le devoir accompli [par Kolapo Lawson] en mettant à jour ces allégations d’irrégularité ».

Extrait du courrier d'Emmanuel Ikazobo à Kolapo Lawson. © DR

Extrait du courrier d'Emmanuel Ikazobo à Kolapo Lawson. © DR

Le groupe bancaire a également accepté de procéder à un paiement « sans reconnaissance de responsabilité » en faveur de Kolapo Lawson. Ce paiement couvre les frais encourus dans le cadre des procédures engagées contre Ecobank et constitue « un règlement complet et final » de toutes les réclamations présentes et futures contre le groupe panafricain.

ETI indique n’avoir « aucun grief ni aucune complainte » en ce qui concerne la conduite de Kolapo Lawson en tant que président de son conseil d’administration et « reconnaît le service précieux apporté par [ce dernier et sa famille] au groupe bancaire pendant les 30 dernières années ».

Bio express : Kolapo Lawson

1989 à 1997 : Membre du conseil d’administration d’Ecobank Nigeria

1990 à 1997  : Membre du conseil d’administration d’Ecobank Togo

1993 : Hérite des entreprises de son père, cofondateur du groupe Ecobank

28 septembre 2009  : Nommé président du conseil d’administration d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI)

29 octobre 2013 : Quitte la présidence la présidence d’ETI

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