Libye : le Parlement de Tobrouk rejette de nouveau le gouvernement d’union nationale
Le Parlement libyen a refusé ce lundi 22 août d’accorder sa confiance au gouvernement d’union nationale (GNA), selon un porte-parole de cette Assemblée basée dans l’est du pays et proche d’une autorité rivale au GNA.
« La majorité des députés présents à la séance du Parlement aujourd’hui ont refusé d’accorder leur confiance au gouvernement », a déclaré à l’AFP Adam Boussakhra, porte-parole du Parlement.
« C’est la première fois que le quorum est atteint depuis cinq mois », a-t-il précisé.
Sur les 101 membres du Parlement présents (sur un total de 198), 61 députés ainsi que le président de cette instance Aguila Saleh, ont voté contre la motion de confiance, un seul en faveur et 39 se sont abstenus, selon un communiqué paru sur le site du Parlement.
Le Conseil présidentiel en sursis
« Reste à savoir si Fayez al-Sarraj et les députés qui le soutiennent vont reconnaître la légitimité de ce vote », a indiqué à l’AFP Mattia Toaldo, expert au groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.
« Il est possible que ce vote (…) finisse par faire tomber le Conseil présidentiel », un organe composé du Premier ministre Fayez al-Sarraj et des vice-Premiers ministres, a-t-il estimé.
« Cela pourrait donner lieu à une nouvelle crise institutionnelle en minant la légitimité du GNA et ramenant le processus politique à la case ‘départ’ », a-t-il ajouté.
Par ailleurs selon lui, des pourparlers impliquant des acteurs « à la fois libyens et étrangers » ont eu lieu cet été sur un éventuel remplacement du gouvernement et même du Conseil présidentiel.
Rivalités
Le 25 janvier dernier, le Parlement avait déjà rejeté une première mouture du gouvernement d’union nationale par 89 voix sur 104 au total.
Le Parlement, basé à Tobrouk, est reconnu par la communauté internationale mais soutient un exécutif rival, basé à Baïda dans l’est de la Libye.
Issu d’un accord inter-libyen parrainé par l’ONU et signé en décembre 2015 au Maroc, le GNA gère les affaires courantes mais peine à asseoir son autorité à l’échelle de tout le pays, notamment en raison de l’opposition de cette autorité politique rivale.
Au plan sécuritaire, le GNA, basé à Tripoli, a toutefois réussi à rassembler des forces en vue de chasser l’organisation jihadiste État islamique (EI) de la ville de Syrte.
Depuis le début de cette offensive le 12 mai, les forces progouvernementales ont réussi à s’emparer d’une grande partie de la ville.
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