Gambie : un membre de l’opposition trouve la mort en détention
Solo Krummah, un membre de l’opposition gambienne arrêté en mai, a trouvé la mort au cours du week-end, selon plusieurs sources. Ce décès a suscité la « profonde inquiétude » de la diplomatie américaine, qui a appelé les autorités gambiennes à libérer immédiatement « tous les prisonniers politiques ».
« Nous sommes allés ce lundi 22 août à la morgue de l’hôpital Edward Francis Small pour confirmer la mort d’Ibrima Solo Krummah », un cadre du Parti démocratique uni (UDP), « décédé pendant le week-end », a déclaré à l’AFP Dembo Bojang, un dirigeant du parti.
Il a précisé que le parti veut « s’assurer qu’une autopsie sera réalisée » avant l’enterrement. Dans un communiqué, le parti annonce la mort en détention de Solo Krummah, arrêté le 9 mai 2016.
« Jusqu’à présent ni le parti ni les membres de sa famille n’ont reçu de notification officielle de sa mort », selon l’UDP, qui dit avoir appris par des sources officieuses que le détenu avait été hospitalisé le 8 août avant d’être opéré le 19 et de décéder le 20 au matin.
Opposition brimée
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, une trentaine de personnes ont été arrêtées le 9 mai près de la Haute Cour de Banjul. Ils manifestaient contre la comparution devant cette cour de près de 50 opposants, arrêtés puis inculpés en lien avec des manifestations organisées les 14 et 16 avril.
Un dirigeant de l’UDP, Solo Sandeng, arrêté le 14 avril, est décédé en détention. Une manifestation le 16 avril dénonçant sa mort a été réprimée et s’est soldée par de nouvelles arrestations, incluant le chef du parti, Ousainou Darboe.
Ousainou Darboe et 17 co-accusés ont été condamnés le 20 juillet à trois ans de prison ferme.
Inquiétude de la diplomatie américaine
Dans un communiqué, le département d’État américain s’est déclaré lundi soir « profondément inquiet par la mort du membre de l’opposition gambienne Ibrima Solo Krummah, qui serait décédé le 20 août en détention ».
La diplomatie américaine dit « rester troublée par les informations faisant état de mauvais traitements continuels par le gouvernement gambien des personnalités de l’opposition détenues, comme en attestent les récents décès et allégations de tortures ».
Washington appelle à « un traitement humain pour tous les prisonniers » et à la « libération immédiate de tous les prisonniers politiques », y compris ceux condamnés en juillet ou arrêtés lors des manifestations du printemps.
C’est donc dans ce contexte particulièrement houleux que le président Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, remettra son mandat en jeu lors d’une élection présidentielle prévue en décembre.
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