Cameroun : la chute des cours du pétrole ne fait pas que des malheureux

Le Trésor camerounais prévoit 774,9 milliards de F CFA (1,18 milliard d’euros) de revenus pétroliers cette année, mais la plongée des cours du brent risque de contrarier cette prévision et entraîner une baisse des investissements envisagés par l’État.

Station service Tradex, à Édéa. DR

Station service Tradex, à Édéa. DR

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Publié le 2 février 2015 Lecture : 1 minute.

Le Trésor camerounais prévoit 774,9 milliards de F CFA (1,18 milliard d’euros) de revenus pétroliers cette année, provenant essentiellement de la redevance de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et de l’impôt sur les sociétés. Mais la plongée des cours du brent risque de contrarier cette prévision, assise sur l’hypothèse d’un brut camerounais à 89,70 dollars (73,80 euros) le baril.

« La perte de recettes qui en découle pourrait réduire les investissements envisagés par l’État », estime Jean Perrial Nyodog, le directeur général de Tradex, la filiale de la SNH. Au point que, si cette tendance baissière s’accentue, l’éventualité d’une loi de finances rectificative est évoquée pour le troisième trimestre.

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Effets

L’effet net sera mitigé, argue-t-on au ministère des Finances, où l’on souligne que ce modeste producteur d’or noir dépend moins que ses voisins de ce secteur – qui pèse moins du quart du budget de l’État et contribue pour à peine 10 % au PIB. « La compensation pourrait également venir d’un effet volume, avec une production annuelle [31,1 millions de barils projetés pour l’année 2015] en hausse depuis trois ans », ajoute notre source.

Cette conjoncture fait aussi des heureux. « La trésorerie de la raffinerie et des marketeurs qui, comme nous, importent des produits raffinés, va s’améliorer, soutient Jean Perrial Nyodog. De fait, la subvention des prix des carburants sera considérablement amoindrie. » Impatients, les syndicats exigent d’ores et déjà la traduction de cette baisse à la pompe, pour refléter la « vérité des prix ». Mais Yaoundé pourrait être tenté de financer la dette colossale de la Société nationale de raffinage (Sonara) en jouant le statu quo. « Si la baisse persiste jusqu’en mars, il sera difficile de ne pas faire de geste en direction du consommateur », commente notre source.

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