Afrique du Sud : qui sont les nouveaux maires d’opposition à Port Elizabeth, Pretoria et Johannesburg ?
Régnant en maître depuis 1994, date officielle de la fin de l’apartheid, le parti de Nelson Mandela, l’ANC, vient de perdre son assise dans trois des six grandes villes du pays au profit de l’Alliance démocratique (DA). Tour d’horizon des nouveaux maires de ces villes, passées sous pavillon de l’opposition.
Herman Mashaba à Johannesburg
Lundi 22 août a été la cerise sur le gâteau pour l’Alliance démocratique : le parti vient de conquérir Johannesburg, la plus grande ville du pays. Le candidat de la DA, Herman Mashaba, arrive ainsi en tête avec 144 voix contre 125 pour Mpho Parks Tau, son rival de l’ANC. Millionnaire autodidacte noir qui aura 57 ans vendredi, Herman Mashaba a fait fortune à la fin de l’apartheid en créant une marque de produits de beauté intitulée « Black Like Me ».
Fils d’une femme de ménage, il a grandi dans la pauvreté dans un township près de Pretoria et a enchaîné les petits emplois avant de lancer sa propre entreprise. Son investissement en politique, du côté des libéraux de la DA, est très récent : ce scrutin municipal constituait sa première campagne électorale. « À partir de ce soir, la corruption est notre ennemie numéro un », a affirmé l’homme d’affaires au moment de sa victoire.
Solly Msimanga à Pretoria
Autre désillusion de taille pour l’ANC, cette fois à Tshwane, la métropole qui englobe Pretoria. L’Alliance démocratique (DA) l’emporte avec un score serré en obtenant 43,1% des suffrages contre 41,2% pour le Congrès national africain (ANC) qui détenait jusqu’à présent la majorité absolue dans cette ville. C’est donc à présent Solly Msimanga, 36 ans, qui prend les commandes de la mairie de Pretoria.
Le jeune édile s’est lancé dans la politique, il y a seulement quelques années, toujours sous la bannière de la DA. De 2011 à 2014, il occupe le poste de conseiller municipal à la mairie de Pretoria, à ce moment-là aux mains de l’ANC, se plaçant de facto dans les rangs de l’opposition. Par la suite, il deviendra le président de la DA dans la province du Gauteng, faisant de la corruption, sa principale cause politique. « Les habitants nous ont dit qu’ils en ont assez de la corruption, du népotisme, qu’ils sont fatigués de toujours voir de l’aide réservée à certains parents ou à certains amis. Ils disent qu’ils sont fatigués des millions qui disparaissent. Ils veulent de meilleurs services publics. Et nous, nous leur disons ‘nous allons vous aider’ », avait-t-il déclaré après son élection.
Athol Trollip à Port Elizabeth
Le premier revers de l’ANC lors de ce scrutin municipal fut à Port Elizabeth, une ville industrielle située dans la province du Cap-Oriental. Les résultats de la Commission électorale sont sans appel : l’Alliance démocratique récolte 46,7% des voix contre 40,9% à l’ANC. Une victoire qui propulse Athol Trollip, 52 ans, nouveau maire de Nelson Mandela Bay. Son nom est bien connu des Sud-Africains. Cela fait vingt ans qu’Athol Trollip fait partie du paysage politique, restant toujours fidèle au même parti (le parti démocratique d’abord, qui a ensuite été renommé l’Alliance démocratique en 2000, fruit d’une fusion entre deux partis), dont il assure la présidence fédérale en 2015, avant de se vêtir prochainement du costume de maire de Port Elizabeth.
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