Conjoncture pétrolière : Luanda serre les dents

En Angola, où le brut apporte 70 % des recettes publiques, la chute des cours du pétrole fait ressurgir le spectre de la crise de 2008 : stagnation de l’économie, creusement des déficit et hausse du chomâge… À deux ans des élections générales, la pression sur le gouvernement s’accentue.

Plateforme pétrolière CLOV du groupe français Total, en Angola. © Kostadin Luchansky/Total

Plateforme pétrolière CLOV du groupe français Total, en Angola. © Kostadin Luchansky/Total

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Publié le 2 février 2015 Lecture : 1 minute.

« Certaines dépenses publiques seront réduites, notamment les subventions aux prix des carburants. Des projets seront reportés, et le contrôle des dépenses de l’État comme la discipline budgétaire vont être renforcés », a prévenu José Eduardo dos Santos le 29 décembre. Et pour cause ! Deuxième producteur d’or noir du continent, l’Angola en tire près de 70 % de ses recettes fiscales, et avec un cours qui dégringole sans cesse…

Le budget 2015 affiche un déficit de 7,6 % du PIB, malgré une prévision de croissance de 9,7 % (ce qui est très optimiste face aux 5,9 % du Fonds monétaire international) et un prix du baril envisagé à 81 dollars (66,60 euros) – bien au-dessus des 45 dollars actuels… Le spectre de la crise de 2008 plane : « L’économie avait stagné, les déficits jumeaux [déficit public et déficit de la balance commerciale] étaient réapparus, et les réserves de change s’étaient effondrées, rappelle Carlos Rosado de Carvalho, le directeur de l’hebdomadaire Expansão. Le chômage avait augmenté, le kwanza dévissé et le coût de la vie bondi. »

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En écho, la monnaie angolaise ne cesse de se déprécier depuis deux mois alors que les banques ont dû réduire le montant maximal de retrait, faute de liquidités.

>> Lire aussi : l’Angola peut-il aller au-delà de l’or noir ?

« Il va y avoir des problèmes pour payer les salaires des fonctionnaires et assurer les services sociaux de base, prévoit Elias Isaac, le directeur de la fondation Open Society. Bref, le gouvernement ne pourra pas tenir ses promesses électorales, ce qui risque de créer un mécontentement social. » À deux ans des élections générales, la pression sur l’exécutif s’accentue.

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