Mali : les recettes publiques tirées du secteur minier ont reculé en 2015
Malgré une hausse des revenus de l’exportation d’or, la contribution de l’industrie minière aux revenus publics a baissé de -11 % l’année dernière, chutant à 245 milliards de F CFA (375,5 millions d’euros).
L’apport du secteur minier au budget national du Mali a reculé l’an dernier. Selon la récente revue du secteur mines et énergie, établie par les autorités maliennes, dont un extrait est parvenu à Jeune Afrique le 23 août, cette contribution a atteint 245,03 milliards de F CFA l’an dernier, soit une baisse de -10,87 % par rapport aux 274,9 milliards de F CFA récoltés en 2014.
La baisse de cette contribution est d’autant plus surprenante que l’an dernier, les recettes d’exportation de l’or malien ont progressé à 987 milliards de F CFA en 2015, selon les estimations de la BCEAO citées par les autorités de Bamako, soit une hausse de +6,52 % sur un an.
Les raisons du recul des recettes publiques, dans un contexte de hausse des ventes minières à l’internationale, ne sont pas clairement expliquées dans le document fourni par les autorités maliennes.
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Contradictions
Dans sa note, consultée par Jeune Afrique, la Cellule de planification et de statistique du secteur mines et énergie du gouvernement du Mali pointe les effets négatifs de la chute du prix moyen de l’once d’or, passé de 1 223,5 dollars en 2013 à 1201,36 dollars en 2014 et 1 068,28 dollars en 2015, ainsi que la stagnation relative de la production industrielle nationale, qui a reculé de 51 tonnes en 2013 à 48,865 tonnes en 2014 avant de rebondir à 50,5 tonnes en 2015, selon ses estimations.
Les effets combinés de ces deux évolutions expliquent difficilement une hausse des recettes d’exportation. Il est important toutefois de noter toutefois que le Mali, troisième producteur d’or africain, est également une plaque tournante pour l’exportation de la production artisanale d’autres pays de la sous-région ouest-africaine.
Ainsi, l’an dernier, les exportations d’or depuis le Mali auraient atteint 70,2 tonnes, alors que la production nationale n’a atteint que 49,9 tonnes.
Une concentration sur l’or alors que les réserves s’amenuisent
Plus important que ces écarts, la note de la Cellule de planification et de statistique met en lumière « la fragilité de l’industrie minière du Mali », qui est presque exclusivement focalisée sur l’exploitation de l’or, alors que les réserves aurifères connues sont en baisse et que le niveau d’investissement interne dans la recherche et l’exploration minière est faible, selon les auteurs du rapport.
Ces derniers rappellent que « la dépendance trop importante vis à vis de l’exploitation exclusive de l’or […] est de nature à marginaliser d’autres substances minérales dont dispose le pays et hypothéquer l’expansion de ce sous-secteur qui recèle d’autres potentialités ».
Ainsi, le pays n’a officiellement réalisé aucune exportation de minerais de fer en 2015, contre 44 000 tonnes en 2014 et 148 300 tonnes en 2013, conséquence des difficultés rencontrées par l’exploitant indien Sahara Mining, dont les activités sont interrompues.
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