L’armée turque pénètre sur le sol syrien pour contrer l’EI et les milices kurdes
Une dizaine de chars turcs sont entrés en territoire syrien ce mercredi 24 août à l’aube. D’une ampleur inédite, l’opération, menée par l’armée turque et soutenue par les forces de la coalition internationale, vise le groupe État islamique mais aussi les milices kurdes avec pour but de « mettre un terme » aux problèmes à la frontière turque, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan.
« Depuis 04h00 (01H00 GMT), nos forces ont lancé une opération contre les groupes terroristes de Daech et du PYD (Parti de l’Union démocratique, kurde) », a déclaré le président turc dans un discours à Ankara.
« Bouclier de l’Euphrate »
Tout laisse à penser que cette opération, baptisée « Bouclier de l’Euphrate », a été minutieusement préparée. En effet, trois acteurs se distinguent dans cette percée en territoire syrien : l’armée turque, épaulée par la coalition internationale anti-jihadiste, qui a lancé des avions de combat et ses forces spéciales en appui de l’offensive terrestre, ainsi que les rebelles syriens , soutenus militairement par Ankara, et qui se dirigent en direction de positions tenues par le groupe État islamique (EI) dans la localité syrienne de Jarablos, a annoncé l’agence Anadolu.
« L’Armée syrienne libre, que nous appelons opposition modérée, est entrée en Syrie », a annoncé le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, utilisant toujours le nom de l’ASL, une coalition qui a éclaté en un grand nombre de factions et donné naissance à de nouvelles alliances.
L’agence pro-gouvernementale Anadolu a précisé que les rebelles modérés avaient pénétré jusqu’à trois kilomètres à l’intérieur de la Syrie.
« Une violation flagrante » de la souveraineté du pays selon Damas
L’intervention militaire de la Turquie en Syrie est une « violation flagrante » de la souveraineté du pays, a dénoncé mercredi le ministère syrien des Affaires étrangères, quelques heures après le début de l’opération anti-jihadiste à la frontière.
Damas « condamne le franchissement de la frontière turco-syrienne par des chars et des blindés turcs en direction de la ville de Jarablos avec une couverture aérienne de la coalition menée par Washington, et considère qu’il s’agit d’une violation flagrante de sa souveraineté », selon le communiqué du ministère.
Une offensive de poids lancée en Syrie alors même que le vice-président américain Joe Biden est arrivé mercredi à Ankara dans le cadre d’une tournée régionale. Il doit notamment y rencontrer le Premier ministre turc, Binali Yildirim, puis le président Recep Tayyip Erdogan pour des entretiens sur la crise syrienne.
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