Tunisie : pourquoi la frontière sud est maintenue sous haute surveillance un an de plus

La zone tampon frontalière proclamée dans le sud tunisien est prorogée pour une année supplémentaire à compter du 29 août, par décret présidentiel. Explications.

Contrôle de la douane tunisienne au poste de Ras Jdir, à la frontière avec la Libye, en 2015 (image d’illustration). © Ali Manssour/AP/SIPA

Contrôle de la douane tunisienne au poste de Ras Jdir, à la frontière avec la Libye, en 2015 (image d’illustration). © Ali Manssour/AP/SIPA

Publié le 24 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Le sud tunisien reste sous haute surveillance militaire, avec un contrôle de la circulation accru aux frontières tuniso-libyenne et algérienne. Après consultation du chef du gouvernement Habib Essid et du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Mohamed Ennaceur, la présidence tunisienne a décidé de proroger la proclamation de la zone tampon, et ce pour la troisième fois depuis le 29 août 2013.

En ligne de mire : les trafiquants et les terroristes

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Ce décret a été pris pour faire face notamment aux opérations de contrebande au niveau des frontières (trafic d’armes et marchandises) et empêcher le passage d’éléments terroristes. Depuis son entrée en vigueur, de nombreux véhicules ont été appréhendés et des tirs ont parfois été échangés entre des hommes armés et les forces militaires sur place. En juillet 2016, le ministère tunisien de la Défense a mis les citoyens en garde contre tout dépassement dans cette zone, après la mort d’un contrebandier ayant refusé d’obtempérer.

Ainsi, et depuis 2013, des mesures exceptionnelles ont été prises pour tenter de remédier à ces problèmes transfrontaliers.

Autorisation préalable

L’entrée dans la zone frontalière tampon pour des raisons professionnelles ou touristiques est soumise à une autorisation préalable délivrée par le gouverneur de la région concernée.

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Contrôles et fouilles

Toute personne se trouvant à l’intérieur de la zone doit se conformer aux ordres qui lui sont intimés afin de s’arrêter ou de se soumettre à des contrôles et à des fouilles sur demande des membres des patrouilles, « habilités à utiliser tous les moyens et techniques d’intervention licites (…) en cas de désobéissance ». Les autorités militaires peuvent, en cas de besoin et après avis adressé au président de la République, interdire l’accès ou le déplacement sans son autorisation dans la totalité ou dans une partie de cette zone tampon, prévoit également le décret.

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Usage des armes

Les agents chargés du contrôle et de la fouille des personnes traversant les frontières ne peuvent avoir recours à l’usage des armes que dans deux cas exceptionnels : si une personne ou un moyen de transport n’obtempère pas à un ordre ou un signal de s’arrêter et après sommation, et si ces agents font l’objet d’une attaque directe. « Dans ce cas, le feu est ouvert sans sommation lorsqu’il est impossible de maîtriser l’attaque ou de l’arrêter autrement. »

Depuis février et à la suite des attentats qui ont frappé la Tunisie en 2015, un « système d’obstacles » a été érigé à la frontière avec la Libye pour lutter contre le terrorisme. Constitué de monticules de sable et de tranchées d’eau de plusieurs mètres de haut et de large, il s’étend sur près de 200 km.

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