La chute du pétrole place l’Algérie en très mauvaise posture
Pour attenuer les effets d ela chute des cours du pétrole (60 % des recettes budgétaires), l’Algérie a annoncé un train de mesures avant d’appeler la population à un effort de « solidarité nationale ». Le pays reste toutefois en mauvaise posture.
La chute du prix du pétrole provoque des crises d’urticaire chez les responsables algériens. Pour tenter d’anticiper ses conséquences, le gouvernement a annoncé un train de mesures avant d’appeler les Algériens à un effort de « solidarité nationale ». Gel des recrutements dans l’administration, réduction du train de vie dans la fonction publique, ajournement ou abandon de certains grands projets dans les transports (tramways et chemins de fer) et retour aux licences d’importation.
La facture des produits importés, y compris les dattes, les oranges et la semoule de couscous, sera de 65 milliards de dollars (55 milliards d’euros) pour 2015, contre 10 milliards quinze ans plus tôt. Si les autorités jugent la situation préoccupante mezza voce, elles n’envisagent pas pour autant (du moins pas dans l’immédiat) de toucher au portefeuille du citoyen.
Stabilité et paix sociale obligent, les subventions et les transferts sociaux – 70 milliards de dollars par an, soit 30 % du PIB – seront maintenus. C’est que l’État peut encore compter sur deux grosses cagnottes : le Fonds de régulation des recettes (FRR) et ses 77 milliards de dollars, ainsi que les réserves de change, qui atteignent 183 milliards de dollars. Mais attention, ces matelas financiers ne sont pas inépuisables.
>> Lire aussi : face à la chute du cours du pétrole, l’Algérie change de ton
L’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Badreddine Nouioua, avertit que si les dépenses budgétaires sont maintenues en l’état (100 milliards en 2015) et si le prix moyen du baril demeure autour de 60 dollars, la totalité du FRR sera absorbée d’ici à deux ans. Et si les réserves de change peuvent couvrir trois ans d’importations, la situation pourrait devenir intenable dès l’an prochain. D’autant que la Banque mondiale, dans un rapport daté du 13 janvier, estime que le pays a besoin d’un baril à 130 dollars pour équilibrer son budget. N’ayant pas réussi à diversifier son économie, trop dépendante de la rente pétrolière, l’Algérie ne peut que prier pour que les cours remontent.
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