Pétrole : attention à la chute !
L’impressionnante baisse des cours du brut fragilise de nombreux pays, tandis que d’autres tirent leur épingle du jeu. Analyse d’une onde de choc mondiale aux effets contrastés.
En passant début janvier 2014 et pour la première fois depuis 2009 sous la barre symbolique des 50 dollars (42 euros), le cours du baril de brut poursuit sa chute vertigineuse, entamée il y a un peu plus de six mois. Selon le Fonds monétaire international, l’effet, globalement positif, sera rien de moins qu’un « coup de fouet pour l’économie mondiale ». Cela se vérifiera en effet dans une majorité de pays africains, où les consommateurs bénéficient déjà d’une baisse importante des prix du litre d’essence et de la bonbonne de gaz, et pourraient voir prochainement les tarifs de certains produits de consommation courante faire de même.
Mais pour les grands pays producteurs (Algérie, Nigeria, Angola…), il est plutôt convenu de parler de « crise pétrolière ». Car leurs recettes dépendent très fortement des revenus de l’or noir. Les tensions y sont donc extrêmes : elles sont fiscales et, par ricochet, sociales. Une mauvaise nouvelle alors que de nombreux scrutins présidentiels vont se tenir cette année et l’an prochain, comme au Nigeria (14 février), au Gabon et au Congo (2016).
Ce retour de bâton est le résultat de politiques insuffisantes en matière de diversification économique. Pour Makhtar Diop, le vice-président Afrique de la Banque mondiale, « le moment est idéal pour accélérer les réformes ».
D’ores et déjà, le débat agite de futurs producteurs, comme le Kenya et l’Ouganda. Ne pas miser uniquement sur la rente pétrolière, mais utiliser cette manne inespérée pour développer d’autres secteurs stratégiques (industrie, agriculture, éducation), est plus que jamais une priorité.
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Quand l’or noir rebat les cartes des nations
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