Arabie saoudite : la saison du hajj démarre sous haute surveillance
Policiers, caméras de surveillance, bracelets électroniques pour les pèlerins… Le gouvernement saoudien a prévu de nouvelles mesures de sécurité pour empêcher la répétition des bousculades qui ont endeuillé la Mecque l’année dernière.
Depuis la mi-août, l’Arabie saoudite reçoit les premiers convois de pélerins. Près de 1,5 million de musulmans sont attendus cette année au hajj qui commence le 7 septembre et se prolongera pendant une dizaine de jours. Les autorités saoudiennes ont mis en place une logistique de grande ampleur pour éviter les bousculades de l’année dernière qui ont coûté la vie à quelques 2 300 personnes.
Un bracelet électronique avec GPS
Avant de commencer le rituel, tout pèlerin doit mettre un bracelet électronique de sécurité contenant ses informations personnelles, médicales et son numéro de visa. L’appareil est doté d’une balise GPS qui servira à le localiser en cas de problème. Et pour cause : plusieurs jours après le drame de Mina en 2015, les autorités saoudiennes n’étaient pas arrivées à identifier les victimes de la bousculade, dont l’Iran avait payé le plus lourd tribut. Après de longues négociations avec son rival saoudien, le pays des mollahs avait déclaré, en mai, qu’il n’enverrait pas de pèlerins à la Mecque cette année, estimant que Riyad n’avait pas répondu à ses demandes concernant « la sécurité et le respect de ses pèlerins ».
Décongestionner les points noirs
Pour cette saison du hajj, le gouvernement saoudien a annoncé un plan d’intervention d’urgence qui va mobiliser plus de 17 000 agents de sécurité et 3 000 véhicules. Les gouverneurs de la Mecque et de Médine travailleront étroitement avec les corps de sécurité et le personnel médical qui craint chaque année de nouveaux cas de coronavirus, une épidémie respiratoire qui a fait une centaine de victimes les années précédentes.
Pour faciliter les déplacements entre les 4 grandes escales du hajj (La Mecque, Mina, Arafat et Al Muzdalifa), le ministère du Hajj et de la Omra (petit pèlerinage) a annoncé que les pèlerins auront à leur disposition plus de 16 000 autocars, avec une flotte de petites voitures adaptées aux personnes âgées et aux handicapés. Un système électronique plus performant doit servir à réguler les flux dans les points noirs et à établir une programmation plus précise des différentes étapes du hajj, notamment au moment de la lapidation des stèles représentant Satan, un des moments les plus risqués du pèlerinage.
Aménagement des horaires de lapidation
C’est dans ce lieu sacré situé à Mina, à 5 km de la Grande mosquée de la Mecque, qu’a eu lieu la tragique bousculade de l’année dernière. Le gouvernement saoudien a annoncé que les horaires de lapidation ont été réaménagées pour mieux contrôler l’afflux des pèlerins. Normalement, pendant 3 jours, ceux-ci jettent chacun une dizaine de cailloux en direction des stèles. Mais cette année, ils ne pourront le faire qu’à des moments précis de la journée.
Depuis 20 ans, l’Arabie saoudite a adopté la politique des quotas par pays afin de réguler le nombre de pèlerins. Mais la stratégie sécuritaire saoudienne s’était jusque là plus focalisée sur le risque terroriste et les conflits à caractère politique. En 1987, une manifestation anti-américaine et anti-israélienne de pèlerins iraniens avait été réprimée dans le sang, faisant plus de 400 morts.
Augmentation des frais de visa
Avec 40 milliards de dollars de recettes chaque année, le hajj représente une des premières ressources de l’Arabie saoudite. Dans un contexte d’effondrement des recettes pétrolières, le pays des Saoud a décidé d’augmenter les frais de visa pour le pèlerinage. Ainsi, à partir d’octobre prochain – les pèlerins de cette saison ne sont donc pas concernés -, les personnes désireuses de se rendre à la Mecque devront s’acquitter d’une somme de 2 000 riyals pour une entrée simple, soit environ 472 euros.
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