Tunisie : les proches de deux journalistes disparus en Libye en 2014 envisagent de saisir l’ONU

Le Comité de suivi de l’affaire Sofiane Chourabi et Nadhir Ketari, enlevés en Libye en septembre 2014, a décidé de saisir les rapporteurs des Nations unies sur la liberté d’expression, les affaires d’enlèvement et les droits humains. L’occasion de faire le point sur l’affaire.

Des rebelles libyens bloquant l’entrée d’Ajdabiya avec un panneau « zone de guerre, interdit aux citoyens et journalistes », le 23 avril 2011 © Nasser Nasser/AP/SIPA

Des rebelles libyens bloquant l’entrée d’Ajdabiya avec un panneau « zone de guerre, interdit aux citoyens et journalistes », le 23 avril 2011 © Nasser Nasser/AP/SIPA

Publié le 26 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans un communiqué publié le 25 août, le Comité indique avoir chargé ses membres Souhayr Belhassen et Jalel Materi d’accomplir cette procédure, afin d’attirer l’attention de l’opinion publique internationale et de faire pression sur les parties influentes dans cette affaire. Car il y a urgence.

Deux ans après

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Deux des membres du Comité étant à Genève en ce moment, le dossier devrait être présenté « très bientôt » à l’ONU, confirme un autre de ses membres, Mohamed Maali, à Jeune Afrique. « Beaucoup de démarches n’ont pas abouti, nous avons donc décidé de franchir une nouvelle étape afin d’internationaliser l’affaire. »

« En Tunisie, nous avons eu six gouvernements ces cinq dernières années ! » fait-il remarquer. « Et comme aujourd’hui, avec ce nouveau gouvernement d’union nationale, les dossiers doivent à chaque fois être réétudiés. » Mais du côté du Comité et des proches, « on ne lâche pas » et, toute nouvelle voie est bonne à explorer.

Peu d’informations

« Nous recevons peu d’informations depuis deux ans, et celles que l’on reçoit sont souvent peu fiables, on ne sait pas avec qui en parler sur place, on est dans le vague », déplore Mohamed Maali.

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En Libye depuis le 22 août, les parents de Nadhir Ketari ont décidé de prendre les choses en main en déposant eux-mêmes un dossier de l’affaire auprès du ministère libyen des Affaires étrangères.

Contactée par l’agence TAP, sa mère, Sonia Rejeb, a déclaré que ce même ministère s’est engagé à répondre à sa requête dans une semaine et à contacter les ministères de la Justice et de l’Intérieur pour vérifier l’éventualité de leur présence dans les prisons libyennes. Elle a aussi indiqué essayer d’arranger un rendez-vous avec le général Khelifa Haftar.

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Sofiane Chourabi, journaliste, et le photographe Nadhir Ketari, se trouvaient dans la région d’Ajdabiya (à l’est de la Libye) lorsqu’ils ont été portés disparus le 8 septembre 2014. Alors que la branche libyenne du groupe extrémiste État islamique (EI) avait affirmé les avoir exécutés en 2015, Taïeb Baccouche, alors ministre des Affaires étrangères, a affirmé qu’ils étaient encore « vivants » et que tous les espoirs de les retrouver étaient encore permis.

« Nous sommes en train d’essayer de les ramener en Tunisie », avait-il indiqué aux médias tunisiens, sans vouloir donner de détails supplémentaires pour ne pas « nuire » à leur sort. Depuis, plus de nouvelles.

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