France : à Reims, un camp de formation à l’antiracisme fait grincer quelques dents

Depuis jeudi se tient à Reims (est de la France), au Centre international de séjour, un camp d’été de formation à l’antiracisme… Qui s’adresse exclusivement aux personnes victimes du « racisme d’État », donc pas aux Blancs. Polémique.

Capture d’écran du compte Twitter du camp d’été décolonial. © Twitter/DR

Capture d’écran du compte Twitter du camp d’été décolonial. © Twitter/DR

Publié le 26 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Formation politique militante, radicale et décoloniale en contexte français #TeamGrandRemplacement ». Si la ligne du profil Twitter de la première édition du Camp d’été décolonial ne manque pas d’humour, le rendez-vous qui se tient depuis mercredi jusqu’au dimanche 28 août à Reims lui est très sérieux.

« Le camp s’inscrit dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire », peut-on lire sur le site de l’événement.
Militants, personnalités du monde associatifs, universitaires, intellectuels animent ateliers et séminaires pour donner à ceux qui le subissent les outils pour lutter contre le « racisme d’État ». Ainsi, aujourd’hui , la sociologue Hanane Karimi animait un atelier intitulé « T’es d’où ? » Illégitimité et altérité en héritage ».

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Un atelier précédé par une séance animée par la politologue Françoise Vergès sur le thème « De 1492 à nos jours : la fabrique de la blanchité »…

Mais aussi d’un atelier du porte-parole de la Brigade anti-négrophobie, Franco Lollia, intitulé : « Construire une lutte anti-négrophobie en France ».

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Ce camp décolonial, qui selon l’AFP accueille 180 participants, a été organisé par Sihame Assbague et Fania Noël, connue pour être la porte-parole du collectif « Stop au contrôle au faciès ». Et depuis l’annonce de sa tenue, il fait grincer des dents, de gauche à droite. Notamment parce qu’il ne s’adresse pas aux personnes blanches, qui de facto, en France, ne subissent pas « le racisme structurel » dénoncé par ces militants.

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Le 27 avril, interpellée sur la tenue de l’événement par le député Bernard Debré à l’Assemblée nationale, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem avait condamné des initiatives « inacceptables », estimant qu’elles confortaient « une vision racisée et raciste de la société qui n’est pas la nôtre ».

Même son de cloche aujourd’hui du côté de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) par la voix de Noémie Michelin, responsable de l’antenne rémoise. « Le travail de prise de conscience fait par les associations de lutte contre le racisme est légitime, mais ne doit jamais être fait de façon provocatrice d’autant que si l’accès [au camp] est vraiment restreint, cela devient en plus illégal », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Sans surprise enfin, Floriant Philippot (FN), s’est ému jeudi sur Europe 1 de la tenue de ce camp, jugeant « parfaitement incompréhensible » son autorisation, allant même jusqu’à le comparer à un « camp d’été d’apartheid » (sic). De leur côté, les organisatrices ont choisi de ne pas répondre aux sollicitations des journalistes pendant la durée de l’événement.

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