Gabon : le plein de provisions avant… le vote

À la veille du scrutin présidentiel, les Gabonais ont eu un jour de congés, tandis que les deux principaux candidats tenaient leur dernier meeting – tous deux bondés.

Dans le centre-ville de Libreville, en janvier 2012. © Tiphaine Saint-Criq pour Jeune Afrique

Dans le centre-ville de Libreville, en janvier 2012. © Tiphaine Saint-Criq pour Jeune Afrique

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 27 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce 26 août n’avait pas l’air d’être le dernier jour de la campagne électorale pour l’élection présidentielle gabonaise du 27 août. La capitale gabonaise est étonnamment calme. Pas de foule grouillante sur les principaux axes routiers pavoisés d’affiches à l’effigie du président sortant, Ali Bongo Ondimba. Pas de cortèges bruyants de militants surexcités. Peu de personnes dans les bureaux. C’était un jour sans travail.

Cependant, quelques lieux de vie : les distributeurs automatiques de billets. La veille, le 25 août, les 101 794 agents de la fonction publique ont perçu leur salaire du mois. Cela explique, peut-être l’affluence constatée dans les supermarchés. À moins que la perspective de lendemains incertains n’ait poussé les habitants à faire le maximum de provisions.

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En fin d’après midi, deux meetings de clôture se sont tenus à Libreville. Le président sortant, Ali Bongo Ondimba, a en a profité pour cogner sur son principal challenger, Jean Ping, depuis une tribune dressée au stade de Nzeng Ayong, un quartier populaire de la ville. Questionnant son rôle dans les affaires Addax, Sinohydro, etc. Il a raillé les candidats qui se sont désisté en faveur de Ping, notamment le « fugitif » Casimir Oyé Mba, ou  » Judas Iscariote Nzouba Ndama », l’ex-président de l’Assemblée nationale qu’Ali tient pour un « traître ».

« Mohammed » Ali

Ali Bongo Ondimba a encore montré ses talents de tribun. Son style de showman montant sur scène au pas de course en se trémoussant au rap ou à l’Afro-pop donne un coup de vieux à ses concurrent et fait mouche auprès des jeunes venus par milliers à son dernier meeting.

Dans son combat contre les « vieux qui rêvent d’un retour en arrière », le boxeur Ali assène ses « punchlines » avec la gestuelle d’un Mohammed Ali terrassant George Foreman D’ailleurs, au stade de Nzeng Ayong, ses partisans ont repris des « Ali, Bomayé » scandés par les Kinois lors du combat mythique du 30 octobre 1974 à Kinshasa.

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Ping à l’offensive

Non loin de là, à l’école Martine Oulabou, Ping lui a donné la réplique. Le « candidat consensuel » de l’opposition monte sur le podium en faisant le salut militaire. Lui qui se prend pour un général allant au combat pour le « le vrai changement », son slogan. Cognant sur le « petit », taillant en pièce son bilan…

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Ali sans Bongo

La rupture est claire. Le président sortant s’est débarrassé de son encombrant patronyme pour mener campagne sur son seul prénom. Ali a éclipsé Bongo. Et ses visuels de campagne en témoignent. Le candidat a choisi le bleu azur et le blanc, loin des couleurs traditionnelles du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), en cohérence avec son slogan « Changeons ensemble ». Certes, le secrétaire général du parti, Faustin Boukoubi, est de tous les déplacements. Mais la discrétion de cette formation politique est étonnante. Fait notable. La présence de Pascaline Bongo, aux côtés de son compagnon, Paul Toungui. Dans le duel qui oppose le père de ses enfants à son frère, l’aînée de fratrie Bongo a visiblement fait son choix.

Aujourd’hui, les Gabonais vont départager dans les urnes ces deux candidats, ainsi que les neuf autres figurant sur leur bulletin.

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