Tunisie : le gouvernement de Youssef Chahed en cinq chiffres

Largement validé vendredi par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le gouvernement Chahed est officiellement entré en fonction le 29 août, au terme d’une cérémonie tenue au palais de Carthage.

Après plusieurs changements ces dernières années, ce gouvernement d’union nationale, formé de 40 portefeuilles ministériels, se veut à l’image de la Tunisie « dans sa différence, sa pluralité et la multiplicité de ses visions », a déclaré Youssef Chahed devant l’Assemblée.

• Le 7e gouvernement depuis 2011

À bientôt 41 ans, Youssef Chahed, issu du parti Nidaa Tounes et chargé des Affaires locales dans l’ex-gouvernement de Habib Essid, devient le septième Premier ministre tunisien à prêter serment en moins de six ans. Une instabilité qui a laissé des séquelles et à laquelle il espère mettre fin en s’attaquant en priorité à la relance de l’économie, à la lutte contre le terrorisme, à la baisse du chômage ou encore à la corruption.

#Tunisie Passation de pouvoir ce matin entre Habib Essid et Youssef Chahed. #TnGov (Photo: Arbi Souissi) pic.twitter.com/VZ3GNlh0Az

— Sarah Ben Hamadi (@Sarah_bh) August 29, 2016

• Il obtient la confiance de l’ARP avec 168 voix 

Malgré quelques dissensions politiques, son gouvernement a confortablement obtenu la confiance de l’ARP avec 168 voix sur un total de 217 députés (22 ont voté contre et cinq se sont abstenus), soit quasiment le même nombre de voix que l’équipe présentée par son prédécesseur Habib Essid en février 2015. Un résultat sans surprise, les principaux partis politiques et organisations sociales s’étant notamment engagés à sortir le pays de la crise en signant un « Accord de Carthage » le 13 juillet.

• 26 ministres et 14 secrétaires d’État

Le gouvernement proposé par Youssef Chahed est composé de 26 ministres et 14 secrétaires d’État, parmi lesquels 29 nouveaux entrants et 16 sortants. Neuf ministres du gouvernement Essid ont été reconduits, comme Hédi Majdoub au ministère de l’Intérieur, Farhat Horchani à la Défense nationale, Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’artisanat, ou encore Khemaies Jhinaoui aux Affaires étrangères.

Le nouveau gouvernement Chahed prête serment.

• Sept partis politiques

Sept partis politiques sont représentés dans ce gouvernement d’union nationale, contre les quatre de l’ancienne coalition issue des élections de 2014 (Nidaa Tounes, Ennahdha, Afek Tounes et l’UPL). Évincée par Youssef Chahed, l’UPL a laissé place à d’autres mouvements tels que la Voie démocratique et sociale, Al Joumhouri et Al Massar. Le gouvernement compte également des personnalités indépendantes (Ghazi Jribi à la Justice, Lamia Zribi au ministère des Finances) et syndicales (Mohamed Trabelsi au ministère des Affaires sociales et Abid Briki au ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance, tous deux anciens dirigeants de l’Union générale tunisienne du travail).

• Huit femmes

Toujours dans l’optique d’un gouvernement rajeuni, féminisé et diversifié, celui-ci compte également huit femmes, dont Majdouline Cherni, ministre de la Jeunesse et des Sports, et Hela Cheikhrouhou, ministre de l’Énergie et des Mines. Par ailleurs, 14 jeunes composent l’équipe, dont cinq ayant « moins de 35 ans », a rappelé le Chef du gouvernement. Parmi eux, Sayida Ounissi, 29 ans, nouvelle secrétaire d’État auprès du ministre de la Formation professionnelle.