Égypte : remise en liberté de Malek Adly, avocat des droits de l’homme en détention depuis le mois de mai

Le célèbre avocat égyptien des droits de l’homme Malek Adly, arrêté le 5 mai pour son soutien à des manifestations hostiles au président Abdel Fattah al-Sissi, a été remis en liberté dimanche, ont indiqué ses avocats.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’adressant au Parlement au Caire, le 13 février 2016. © AP/SIPA

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’adressant au Parlement au Caire, le 13 février 2016. © AP/SIPA

Publié le 29 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Cela faisait plus de trois mois que Malek Adly, célèbre avocat du centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, avait été inculpé par les autorités du Caire pour « tentative de renversement du régime, diffusion de fausses informations et appartenance à un groupe qui cherche à entraver l’application de la loi et de la Constitution ».

Début mai, il avait exprimé son soutien aux rassemblements organisés en avril pour protester contre une décision controversée du gouvernement de rétrocéder deux îles de la mer Rouge, Tiran et Sanafir, à l’Arabie saoudite.

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« Il a été remis en liberté » en attendant le début de son procès dont la date n’est pas encore connue, a indiqué dimanche à l’AFP un de ses avocats, Mamdouh Belal.

Son collègue Tarek Khater a confirmé l’information, affirmant que l’affaire n’a pas encore été déférée devant un tribunal.

Libération d’un autre détenu

Le journaliste Amro Badr, qui doit être jugé dans la même affaire, a également été « remis en liberté dimanche contre une caution de 500 euros », a indiqué à l’AFP son avocate Doaa Mostafa.

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Il est accusé « d’incitation à manifester, diffusion de fausses informations, tentative de renversement du régime mais aussi d’avoir appelé à manifester », selon Me Mostafa.

Amro Badr, rédacteur en chef du site d’information yanair.net, avait été arrêté en mai avec un de ses collègues au siège du syndicat des journalistes, dans un raid sans précédent de la police.

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L’incident avait déclenché la colère de la profession et des passes d’armes entre la direction du syndicat et le ministère de l’Intérieur.

Le chef du syndicat et deux de ses adjoints sont d’ailleurs actuellement jugés pour avoir abrité des fugitifs -en référence à Amro Badr et son collègue.

Levée de bouclier contre la rétrocession des îles

La rétrocession des  îles de Tiran et de Sanafir a entraîné un tollé sur les réseaux sociaux et des manifestations contre le président Sissi d’une ampleur sans précédent ces deux dernières années. Le mouvement de contestation a toutefois été immédiatement réprimé par les autorités.

En juin, un tribunal administratif a annulé la rétrocession des deux îlots inhabités, mais le gouvernement a fait appel.

Depuis l’annonce de la rétrocession, les autorités ne cessent de répéter que ces îles appartiennent bien à l’Arabie saoudite, mais que ce pays avait demandé en 1950 au Caire d’en assurer la protection.

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