Égypte : le gouvernement veut en finir avec l’excision, encore très pratiquée dans le pays
Le gouvernement égyptien a annoncé dimanche vouloir durcir la législation en matière de lutte contre l’excision : son projet de loi prévoit jusqu’à sept ans de réclusion pour toute personne pratiquant cette mutilation des organes génitaux externes féminins. Car bien que déjà interdite, l’excision a encore cours en Égypte.
![Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’adressant au Parlement au Caire, le 13 février 2016. © AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/02/19/sipa_ap21857963_000001.jpg)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’adressant au Parlement au Caire, le 13 février 2016. © AP/SIPA
Le texte approuvé par le gouvernement doit encore être débattu au Parlement, selon un communiqué du bureau du Premier ministre Chérif Ismaïl. Le projet de loi annoncé dimanche « prévoit des peines plus sévères » allant de cinq à sept ans pour « toute personne pratiquant une excision sur une femme ».
Cette peine s’accompagne d’un régime sévère quand l’opération « entraîne une infirmité permanente ou la mort », précise le communiqué du gouvernement. Par ailleurs, « quiconque fait pratiquer l’opération sur une femme » encourrait une peine d’un à trois ans de prison.
Des procès en cours
Quatre personnes, dont la mère d’une adolescente morte fin mai des suites d’une excision ainsi que le médecin qui avait pratiqué l’opération, doivent être jugées pour « homicide involontaire » et « blessure ayant entraîné la mort ».
En janvier 2015, un médecin avait également été condamné à deux ans et trois mois de prison pour avoir pratiqué une excision mortelle sur une adolescente, le premier verdict du genre depuis l’interdiction de 2008.
Au final, il n’a écopé que de trois mois. Des ONG l’avaient alors accusé de continuer à exercer en toute liberté dans le nord du pays.
Pratique pharaonique
L’excision, ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, est illégale en Égypte depuis 2008, sauf en cas de « nécessité médicale » et sa pratique est actuellement passible de trois mois à deux ans de prison.
Cette mutilation génitale – tradition qui remonte au temps des Pharaons et entend « purifier » les femmes de la tentation sexuelle – reste cependant largement pratiquée et touche 96,6% des Égyptiennes, musulmanes comme chrétiennes, selon une étude officielle menée en 2000 sur des femmes de 15 à 49 ans.
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