Afrique du Sud : à Pretoria, les lycéennes noires se battent pour porter leurs cheveux au naturel
Après la publication d’un règlement intérieur jugé « raciste » dans un lycée de Pretoria, une pétition a rassemblé lundi près de 10 000 signatures en Afrique du Sud pour autoriser des lycéennes noires de cet établissement à porter leurs cheveux « au naturel ».
En Afrique du Sud, une femme se fait coiffer, le 13 juin 2009, à Rustenburg. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA
Publié le 29 août 2016 Lecture : 1 minute.
Le texte de la pétition, adressée au ministre provincial de l’Éducation Panyaza Lesufi, réclame que des « actions disciplinaires soient engagées contre les professeurs qui mettent en place des politiques racistes ». En réponse, le ministre a fait savoir qu’il devait se rendre à l’école pour tenter de « régler la situation ».
Interdiction des coupes afro ?
Vendredi, des élèves noires du lycée pour filles de Pretoria, un établissement privé huppé, ont manifesté contre le règlement intérieur de l’établissement qui leur interdit, selon elles, de porter des coupes afro et les oblige à lisser et attacher leurs cheveux. Elles assurent également avoir été interdites de parler toute autre langue que l’anglais au sein de l’établissement.
« Il est profondément triste de voir qu’après 22 ans de démocratie il y a toujours des institutions qui cherchent à supprimer l’esthétique et la culture noire », a réagi dans un communiqué le parti de gauche radicale de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF).
Racisme au sein des universités
Bien que l’apartheid soit terminé depuis 1994, de nombreux étudiants dénoncent le racisme et l’absence de transformation raciale au sein des universités du pays.
Depuis un an, les universités sud-africaines sont régulièrement agitées par des manifestations. En novembre, des dizaines de milliers d’étudiants avaient ainsi défilé pendant plusieurs jours dans différentes villes du pays, obtenant du gouvernement le gel de l’augmentation de leurs frais d’inscription.
