Maroc : le procès des agresseurs de Khadija Essouidi reporté au 8 septembre
Le tribunal de Benguérir a ordonné ce lundi le report du procès des agresseurs de la jeune Khadija Essouidi, violée en février 2015. Une affaire judiciaire à plusieurs volets qui suscite une vive émotion au Maroc.
Le procès des agresseurs de la jeune Khadija Essouidi, ouvert ce 29 août au tribunal de cette ville du centre du Maroc, a été reporté au 8 septembre. « Le tribunal a ordonné le report dans l’attente d’une expertise légale sur la vidéo de la scène du viol que les agresseurs avaient réalisée avec leurs téléphone portables et qu’ils avaient utilisée pour menacer leur victime », déclare Omar Arbib, représentant de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Marrakech contacté par Jeune Afrique.
Il s’agit de neuf personnes, dont une en état de liberté provisoire. Elles sont poursuivies pour des délits divers, dont tentative de chantage, exploitation et menaces envers une mineure ainsi que non-assistance à personne en danger.
Viol et séquestration
Parmi ces accusés figurent les six personnes qui avaient violé Khadija, 17 ans, en février 2015 et qui avaient été innocentées en première instance par le même tribunal. Libérés, ces jeunes avaient alors menacé l’adolescente de diffuser une vidéo de la scène du viol. En désespoir, la jeune fille s’était immolée en pleine rue à Benguérir fin juillet avant de décéder quelque heures après dans un hôpital à Marrakech.
Face à l’indignation suscitée par cette mort tragique, le ministère public a décidé d’enclencher une procédure en appel à l’encontre des agresseurs innocentés par le tribunal de Benguérir. Ces derniers seront donc de nouveau jugés pour « séquestration et viol » le 31 août, mais cette fois-ci à la Cour d’appel de Marrakech, plus compétente en matière de crimes commis contre les mineurs. Un de ces agresseurs a déjà été condamné le 24 août à 20 ans de prison ferme par la même Cour grâce à la mobilisation de la société civile.
Bavure judiciaire
« Les six agresseurs de Khadija avaient été libérés en première instance car leur procès a connu plusieurs irrégularités », explique Omar Arbib à Jeune Afrique. Et d’ajouter : « La jeune fille n’a pas été auditionné en présence de son tuteur comme le veut la loi et n’a même pas eu droit à un avocat. En plus, le tribunal de Benguérir n’a ordonné aucune expertise médicale pour constater le viol. Informé de l’enregistrement vidéo de la scène du viol, le juge n’a pas demandé non plus la saisie du matériel « .
Une affaire judiciaire à deux volets (un au tribunal de Benguérir et l’autre à la Cour de Marrakech) qui remet sur le tapis le précédent Amina Filali, qui s’était donné la mort en 2012 après avoir été obligée d’épouser son violeur.
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