Guinée : 6 personnes condamnées et 2 relaxées pour le drame de Rogbanè

La justice guinéenne a tranché jeudi en première instance dans l’affaire du drame de Rogbanè qui avait coûté la vie à 33 personnes, le 29 juillet 2014.

Au moins 33 personnes avaient trouvé la mort dans une bousculade à Conakry. © AFP

Au moins 33 personnes avaient trouvé la mort dans une bousculade à Conakry. © AFP

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Publié le 16 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Le tribunal de première instance de Dixinn a renvoyé chez eux, jeudi 15 janvier, les huit prévenus de l’affaire du "drame de Rogbanè". Tous étaient poursuivis pour "homicide involontaire" des 33 victimes de la bousculade survenue lors d’un concert organisé, le 29 juillet 2014, à la plage de Rogbanè, à Conakry.

Deux prévenus ont en effet été relaxés : Soriba Sorel Camara, gouverneur de Conakry, et Sékou Batouta Camara, président de la délégation spéciale de Ratoma (qui fait office de maire communal). Et six autres ont été condamnés à cinq mois et huit jours d’emprisonnement, soit la durée de la détention préventive, dont Malick Kébé, directeur général de l’Agence guinéenne des spectacles et Abdoulaye Hamad Mbaye, opérateur culturel.

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Au civil, ils ont été solidairement condamnés à payer 5 millions de francs guinéens à la famille de chaque victime et à l’unique blessé enregistré. La défense, insatisfaite, se réjouit cependant que ses "clients condamnés au temps mis, rentrent à la maison", a réagi Me Salifou Béavogui.

"Leur culpabilité n’est pas établie"

"Ils ne devaient même pas être condamnés, parce que leur culpabilité n’est pas établie. Nous pensons que le juge est passé à côté. La défense va faire appel de la décision. Les dommages et intérêts sont excessifs, en ce sens que les véritables coupables sont dans la rue", a-t-il ajouté.

De son côté, Me Sidiki Bérété, avocat des victimes, a estimé qu’il n’est qu’"à moitié satisfait" du verdict. "Je dois me concerter avec mes clients pour apprécier le montant de la réparation, qui est dérisoire par rapport aux vies perdues. Sinon dans l’ensemble, on a pu situer la responsabilité de ceux qui ont sécurisé le concert. Désormais, les organisateurs de spectacles vont réfléchir par deux fois avant d’exposer la vie de nos enfants", a-t-il déclaré.

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Pour sa part, Me Cheikh Sako, le ministre de la Justice, a dénoncé des interférences dans l’instruction de cette affaire, sans citer un seul nom. "Il y a eu des députés de l’opposition, de la majorité présidentielle, même des ministres et des opérateurs économiques, qui sont intervenus à la chancellerie pour qu’on freine la procédure. C’est qui est inadmissible ! J’ai dit à tout le monde qu’on ira jusqu’au bout", a-t-il fait savoir.

Le ministre a rappelé que, dans cette affaire, "il y a eu des des morts, pour la plupart des mineurs, victimes d’inconséquence des majeurs". Me Cheikh Sako a également indiqué que les responsabilités seront établies dans l’autre drame qui, le 1er janvier 2014, avait fait 7 morts dans une plage (Lambangni) de Conakry, lors d’un autre concert.

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Par Diawo Barry, à Conakry

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