Pour le Pnud, les inégalités de genre « coûtent 95 milliards de dollars par an » à l’Afrique subsaharienne
Dans son rapport 2016 sur le développement humain en Afrique, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) estime que les disparités de genre engendrent un manque à gagner de 95 milliards de dollars par an en moyenne en Afrique subsaharienne. Pour l’instance onusienne, combler les écarts entre hommes et femmes sur le marché du travail, dans l’éducation et dans la santé est « un impératif pour le développement » de la sous-région.
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Le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) a consacré l’édition 2016 de son rapport sur le développement humain en Afrique à la question des disparités de genre au sud du Sahara. La nouvelle étude, rendue publique le 28 août, a pour sous-titre « Accélérer les progrès en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes en Afrique ».
Dans ce rapport, les équipes de l’instance onusienne ont tenté de mesurer les disparités de genre dans les pays subsahariens à travers l’Indice d’inégalité de genre (IIG), mais également ce que cela représentait comme manque à gagner pour les économies de la région.
Égalité de genre et développement humain
Pour le Pnud, il existe plusieurs canaux (voir le graphique ci-dessous) par lesquels une égalité accrue entre hommes et femmes affecte positivement le développement économique et humain d’un pays, que ce soit à travers l’augmentation de la participation de celles-ci à la vie économique, le renforcement des capacités des générations actuelles et futures ou une croissance plus inclusive.
(Cliquez ici pour accéder à une version grand format du graphique)
L’IIG est calculé à partir de plusieurs indicateurs [pour plus de détails sur la méthode utilisée par le Pnud, se reporter à cette note technique] : en matière de santé reproductive (taux de mortalité maternelle et taux de fertilité des adolescentes), d’autonomisation des femmes (représentation parlementaire des femmes et part des femmes de plus de 25 ans ayant eu une éducation secondaire) et le statut économique (participation au marché du travail et taux d’activité de la population active féminine).
L’infographie ci-dessous présente les « meilleurs et les pires élèves africains » en matière d’IIG.
Pour le Pnud, ces inégalités de genre ont un impact bien réel sur le développement des économies africaines.
« Le fait que les femmes ne soient pas davantage intégrées à l’économie nationale représente un coût économique élevé pour les pays concernés », explique le Pnud dans son rapport.
« Accélérer la concrétisation de l’égalité des genres »
Selon les estimations des experts du Pnud, mesurées à partir d’enquêtes qualitatives et d’analyses quantitatives réalisées à travers le continent, « les pertes économiques annuelles dues aux écarts entre les genres en Afrique subsaharienne pourraient dépasser, entre 2010 et 2014, 90 milliards de dollars, culminant à près de 105 milliards de dollars en 2014 ».
Pour l’organisation multilatérale, « ces résultats confirment que l’Afrique passe à côté de son plein potentiel de croissance parce qu’une part considérable de sa réserve de croissance – les femmes – n’est pas pleinement exploitée ».
Le Pnud estime qu’une augmentation de 1 % de l’indice d’inégalité de genre contribuerait à améliorer l’indice de développement humain (IDH) d’un pays de 0,75 %.
Aussi l’organisation dirigée par la Néo-Zélandaise Helen Clark appelle-t-elle les gouvernement africains, mais également les ONG et le secteur privé à « accélérer la concrétisation de l’égalité des genres », qui est, rappelle le Pnud, le cinquième des 17 Objectifs de développement durable adoptés fin 2015 et censés être réalisés d’ici à 2030.
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