Près de 1 000 emplois vont être supprimés à Tunisair
Selon Anis Guedira, le ministre tunisien des Transports, cité par l’agence « Reuters », environ 1 000 emplois vont être supprimés dans les effectifs de la compagnie nationale Tunisair. Environ 400 départs volontaires sont prévus bientôt, ce qui marquerait enfin le début d’application du plan de redressement du transporteur public, approuvé il y a déjà près de trois ans.
![Fin juin 2016, Tunisair disposait d’une flotte de 29 avions. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/08/30/rs24275_ja12120716160028-lpr.jpg)
Fin juin 2016, Tunisair disposait d’une flotte de 29 avions. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, le ministre tunisien des Transports Anis Guedira – en poste depuis janvier 2016 et reconduit ce mois-ci dans le nouveau gouvernement de Youssef Chahed – a annoncé la mise en application d’un vaste plan de suppression d’emplois à Tunisair.
Selon Anis Guedira environ 1 000 suppression de postes sont prévues, dont 400 départs volontaires attendus prochainement, ce qui signalerait (enfin) le début de la mise en oeuvre du plan de redressement de la compagnie aérienne, approuvé dès 2013 mais plusieurs fois repoussé.
Reuters indique que la compagnie publique versera environ 50 millions de dollars en compensation pour les 1 000 employés affectés.
Explosion des effectifs
Tunisair, détenu à près de 75 % par le secteur public, a vu ses effectifs exploser dans la foulée de la révolution de janvier 2011, avec notamment l’intégration de plus de 3 000 salariés de ses filiales (handling, catering, maintenance…) dans les effectifs de la maison-mère, qui ont grimpé à près de 8 500, soit 230 employés par avion à l’époque, contre 170 employés en moyenne dans les autres compagnies.
Le plan de redressement approuvé en 2013 prévoyait le départ à la retraite anticipée, réparti sur deux années, de 1 700 agents pour un coût estimé à 75 millions de dinars (33 millions d’euros au 31 décembre 2013), pris en charge en partie par l’État à hauteur de 52 millions de dinars, déboursés en deux tranches, le reliquat venant du fonds social de la compagnie aérienne.
Le plan social de Tunisair a été ramené à 1 000 employés par Sarra Rejeb, nommée PDG de Tunisair en 2015, mais son coût est plus élevé qu’anticipé, de l’ordre de 95 millions de dinars, à la charge de l’État.
Selon Anis Guedira, ces départs ont été planifiées depuis plusieurs mois en accord avec les principaux syndicats de Tunisair, afin de réduire les coûts de la compagnie et améliorer sa compétitivité.
Résultats
Au premier semestre 2016, Tunisair a transporté 1,35 million de passagers, en légère hausse (+3,9 %) par rapport au premier semestre 2015. Ses revenus ont atteint 414,4 millions de dinars (+9,15 % sur un an). Son endettement atteignait 1,03 milliard de dinars à la fin juin 2016.
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