Gabon : Ali Bongo Ondimba réélu, des heurts éclatent à Libreville et Port-Gentil

Ali Bongo Ondimba a été réélu avec 49,80% des suffrages exprimés pour un second mandat de sept ans, a annoncé mercredi 31 août le ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeya. Son principal challenger, Jean Ping, a obtenu 48,23%. Peu après l’annonce, des émeutes ont éclaté à Libreville et Port-Gentil.

Un partisan de l’opposition gabonaise prie devant les forces de l’ordre à Libreville lors d’une manifestation de l’opposition contre la réélection d’Ali Bongo, le 31 août 2016. © Marco Longari /AFP

Un partisan de l’opposition gabonaise prie devant les forces de l’ordre à Libreville lors d’une manifestation de l’opposition contre la réélection d’Ali Bongo, le 31 août 2016. © Marco Longari /AFP

Publié le 31 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Est élu Bongo Ondimba Ali avec 49,80% des voix », a déclaré Pacôme Moubelet-Boubeya, lisant le procès-verbal général établi par la Commission nationale électorale autonome et permanente (Cenap).

Une victoire très serrée, selon les résultats proclamés. Ali Bongo Ondimba recueille 177 722 voix ; Jean Ping 172 128 pour un taux de participation de 59,46%. Soit une différence de 5 594 voix entre les deux principaux candidats, les huit autres prétendants au palais du bord de mer se partageant donc 1,97% des suffrages.

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Contestation de l’opposition

Peu avant l’annonce du ministre, la plénière de la Cenap avait été houleuse entre les représentants de l’opposition et ceux de la majorité. Alors que le bureau se rassemblait pour valider les résultats lors d’un vote, Paul-Marie Gondjout, l’un des représentants de l’opposition au sein de la Commission, claquait la porte de la Cenap.

« L’opposition ne pouvait accepter de participer à un vote qui consistait à valider le vol de l’élection », assure-t-il à Jeune Afrique, démentant toutefois avoir démissionné de l’instance.

Paris et l’Union européenne demandent un décompte des voix « bureau par bureau »

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À l’origine des tensions, le décompte des voix dans la province du Haut-Ogooué, fief de l’ethnie Téké du président Ali Bongo Ondimba.

Selon le procès-verbal établi par la Cenap, le président sortant y aurait recueilli 95,46% des suffrages pour un taux de participation de 99,93%. Un résultat « aberrant », dénonce l’opposition. Autre source de crispation, le décompte des suffrages : l’opposition, comme l’Union européenne, demande un décompte « bureau par bureau ».

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Après l’annonce du résultat, c’était au tour de la France de faire la même demande. « Les conditions de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au Gabon sont une source de préoccupation. Nous estimons nécessaire que les résultats de tous les bureaux de vote soient publiés », indiquait un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Violentes manifestations 

En attendant, plusieurs manifestations ont éclaté dans les rues de la capitale Libreville, comme à Port-Gentil. Dès l’annonce des résultats, plusieurs manifestants convergeaient vers le siège de la Cenap, criant « Ping président ». Face à eux, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.

Selon l’opposition, plusieurs manifestants ont été blessés. Des informations démenties sur Twitter par le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Ce dernier évoque de « fausses informations visant à mettre en péril l’État de Droit », alors que les émeutes se poursuivaient dans la soirée dans les rues de la capitale.

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