Terrorisme : trois questions sur le soutien du Tchad au Cameroun face à Boko Haram
Engagé début 2013 dans le Nord-Mali aux côtés de l’armée française, le Tchad va envoyer des troupes chez son voisin camerounais pour l’aider à combattre les islamistes nigérians de Boko Haram, ont annoncé les autorités des deux pays.
Quel soutien ?
"Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, annonce que (…) M. Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad, a décidé d’envoyer un important contingent des forces armées tchadiennes pour venir en appui aux forces armées camerounaises", a indiqué jeudi 15 janvier au soir un communiqué du porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary.
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Pour le moment, ni les effectifs du contingent tchadien, ni la date de son déploiement au Cameroun n’ont été précisés. Les autorités tchadiennes pourraient également envoyer du matériel et fournir des renseignements.
Pourquoi le Tchad intervient ?
L’engagement des soldats tchadiens "s’inscrit dans le cadre des excellentes relations d’amitié et de bon voisinage qui unissent le Cameroun et le Tchad", tous deux frontaliers du nord-est du Nigeria, fief de Boko Haram, souligne le communiqué du président Biya.
Ce dernier "salue chaleureusement ce geste de fraternité et de solidarité (de Idriss Deby Into) qui s’inscrit dans l’engagement constant des deux chefs d’État en faveur de la stabilité, de la paix et de la sécurité de leurs pays et de leurs peuples respectifs".
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Face à la détérioration de la situation dans l’extrême-nord du Cameroun, "qui menace dangereusement la sécurité et la stabilité du Tchad et porte atteinte à ses intérêts vitaux, le gouvernement tchadien ne saurait rester les bras croisés", avait indiqué mercredi le gouvernement tchadien.
Quelle est la réalité de la menace pour le Tchad ?
Le Tchad a jusqu’à présent été épargné par les attaques de Boko Haram, mais seule l’étroite bande de terre formée par l’extrême-nord du Cameroun – une cinquantaine de kilomètres – sépare N’Djamena de l’État nigérian de Borno, fief des islamistes. La menace est donc bien réelle.
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Ces derniers jours, les services de sécurité ont renforcé la surveillance à la frontière avec le Cameroun, que ce soit au pont de Ngueli, aux portes de N’Djamena ou le long du Logone, le fleuve qui sert de frontière naturelle entre les deux pays.
Les exactions de Boko Haram ont également drainé un flot important de réfugiés. Selon des sources humanitaires citées par RFI, plus de 12 000 Nigérians ont fui le nord de leur pays en direction du Tchad.
(Avec AFP)
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