Gabon : l’Assemblée nationale incendiée à Libreville

Immédiatement après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, qui donnent Ali Bongo Ondimba gagnant avec à peine 5 000 voix de plus que son adversaire Jean Ping, des manifestants ont pris d’assaut les rues de Libreville.

Des incendies ont éclaté à Libreville, après la proclamation des résultats, le 31 août 2016. © Marco Longari/AFP

Des incendies ont éclaté à Libreville, après la proclamation des résultats, le 31 août 2016. © Marco Longari/AFP

Publié le 31 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Il n’aura fallu que quelques minutes après la proclamation des résultats pour que les quartiers populaires de la capitale s’embrasent. Les partisans de Jean Ping se sont lancés dans des manifestations de rue, réprimées par la police. Et, en fin de journée, ont fini par se diriger vers l’Assemblée nationale, qui a fini dans les flammes.

Dès le milieu de l’après-midi, alors que les résultats officiels n’avaient pas été proclamés mais que des chiffres donnant le président sortant gagnant circulaient déjà, des milliers de personnes sont descendues des bidonvilles pour crier leur colère dans une ville de facto en état de siège. Leur favori, Jean Ping allait être défait d’une courte paille (48,23%) face au président sortant (49,8%).

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« Ping heho, Ali dégage! », ont hurlé les manifestants brandissant des tiges de palmier, alors que le ministre de l’Intérieur venait d’annoncer le président sortant vainqueur face à son rival Jean Ping, en fin de journée.

Dans les « PK » (sortie de la ville), les quartiers Nzeng Ayong ou encore Nkembo, des détonations lourdes ont éclaté et des colonnes de fumée noires s’échappaient à plusieurs dizaines de mètres dans le ciel.

Sur la voie express, qui contourne la capitale par l’est, des manifestants ont tenté de rejoindre le quartier général de Ping. Les plus énervés brûlaient ce qu’ils trouvaient sur leur passage.

C’est à quelques centaines de mètres de là qu’avait eu lieu plus tôt la proclamation des résultats tant décriés, dans l’enceinte ultra-sécurisée nommée « Cité de la Démocratie ».

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Dispersion par les gendarmes anti-émeute

Les gendarmes anti-émeute ont dispersé les mouvements de foule vers des ruelles à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes, et de canons à eau.

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En fin de journée, des blindés étaient positionnés à plusieurs carrefours stratégiques entourés de très nombreux policiers, gendarmes et militaires avec casques lourds et boucliers.

En début de soirée, c’est l’Assemblée nationale qui est partie en flammes. « Des manifestants en colère ont brûlé toutes les voitures autour, ensuite ils sont entrés à l’intérieur du bâtiment et ont mis le feu », a témoigné un partisan de Ping, présent sur place, auprès de l’AFP.

Une nuit incertaine tombait sur Libreville.

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