1,3 million d’enfants africains risquent de ne pas profiter de repas scolaires en 2016

Le Programme alimentaire mondial de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme mercredi. Faute de moyens, cet organisme onusien risque d’être obligé de limiter le nombre de repas scolaires distribués sur le continent africain.

Élèves apprenant le Coran dans la mosquée de l’imam Ndao à Kaolack, en janvier. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

Élèves apprenant le Coran dans la mosquée de l’imam Ndao à Kaolack, en janvier. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

Publié le 1 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La rentrée ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour les enfants de plusieurs pays africains. Selon la direction du PAM, le Programme alimentaire mondial, bras armé de l’ONU en matière de lutte contre la faim, si la situation financière de l’organisme ne s’améliore pas rapidement, 1,3 million d’élèves pourraient être privés de repas scolaires sur le continent africain.

L’annonce, faite mercredi, a tout d’un ultimatum adressé aux habituels donateurs : « À moins qu’un financement ne parvienne d’ici le mois prochain, plus d’un demi-million d’élèves à travers le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Cameroun pourraient commencer la nouvelle année scolaire sans les repas qu’ils ont l’habitude d’avoir. »

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Une tendance observable depuis des années déjà

Une première démission du PAM qui, si sa situation ne s’améliore pas d’ici là, affirme qu’il n’y aura pas plus d’assistance « pour 700 000 enfants dans onze autres pays d’ici la fin de 2016 ». Au total, l’équilibre alimentaire de 1,3 million d’enfants est donc menacé à terme, confirmant une tendance déjà à l’oeuvre ces dernières années.

Le PAM prend notamment l’exemple du Tchad, où son programme de repas scolaire a été amputé de 90% de ses moyens sur les trois dernières années. Une illustration aussi inquiétante que flagrante de la déliquescence progressive de ce Programme alimentaire mondial, sevré d’aide financière.

Les repas scolaires, « une bouée de secours » pour de nombreux enfants

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Pourtant, comme le souligne le directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest, Abdou Dieng, « dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale – dans un contexte marqué, d’une part, par la faim et la malnutrition chroniques et d’autre part par les conflits – les repas scolaires ont toujours été une bouée de secours pour les enfants, très souvent les seuls repas réguliers et nutritifs qu’ils reçoivent. »

Malheureusement, le PAM dispose de moins en moins de ressources. Une tendance structurelle, accentuée par l’éclosion de nombreux conflits ou crises sanitaires ces dernières années (de la Syrie aux camps de réfugiés au Kenya en passant par Ebola), qui ont limité la capacité d’intervention du programme sur les zones plus calmes. Le PAM, qui vit exclusivement de dons, souffre également de la modification des mécanismes de financement dans certains pays, comme l’a expliqué sa directrice exécutive Ertharin Cousin.

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L’ONU, mastodonte empêtré dans ses raideurs administratives

« Le nombre de crises dans le monde dépasse de loin le niveau des financements disponibles pour les opérations humanitaires, et les réfugiés vulnérables dans les opérations critiques tombent à travers les mailles », avait abondé le Haut Commissaire des Nations Unies António Guterres dès 2014. Ce manque de moyens révèle aussi un des problèmes majeurs de l’ONU, qui ne parvient pas à transférer les ressources financières de certains programmes, largement excédentaires, sur les autres comme le PAM, en demande constante.

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