Sénégal : le Japon apporte 62 millions d’euros pour la Couverture maladie universelle
En marge de la 6e Ticad organisée fin août à Nairobi (Kenya), le gouvernement japonais a annoncé un financement concessionnel de 41 milliards de FCFA (62,5 millions d’euros) en faveur du programme de Couverture maladie universelle lancée au Sénégal en 2013.
Dans la foulée de la 6e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI) tenue pour la première fois en terre africaine – à Nairobi, au Kenya les 27 et 28 août -, le Japon va accorder 41 milliards de F CFA au Sénégal destinés à appuyer le programme de la Couverture maladie universelle (CMU).
L’annonce a été faite au sortir d’un entretien le 27 août entre le président Macky Sall et le Premier ministre Shinzo Abe. Selon les informations de Jeune Afrique, le financement concessionnel accordé par Tokyo consiste en un prêt au taux de annuel de 0,03 %, remboursable sur 40 ans avec un différé de dix ans.
La coopération saine et durable avec le Japon permettra d'accélérer les programmes de traitement des eaux & de santé pic.twitter.com/MVK5Z0gzvA
— Macky Sall (@Macky_Sall) August 29, 2016
La CMU est l’un des programmes phares de la politique sociale du président sénégalais. Elle vise à apporter une couverture de santé aux travailleurs évoluant la plupart du temps dans le secteur informel, sans aucune protection sociale – les fonctionnaires et les travailleurs du privé bénéficient déjà d’une telle protection.
L’Agence de la CMU est dotée d’un budget de 50 milliards de F CFA (avec le concours des bailleurs) en 2016. Mais pour atteindre ses objectifs, les besoins de l’ACMU sont chiffrés à 60 milliards de F CFA.
« Pour cette année, l’État sénégalais avait mis à disposition environ 20 milliards de F CFA, c’est la raison pour laquelle nous nous sommes à un moment tournés vers les bailleurs de fonds. C’est ce qui explique l’appui budgétaire de 41 milliards de F CFA du Japon », explique à Jeune Afrique, Aly Fall, chef de la division communication de l’ACMU.
Plan stratégique
Le taux de la couverture maladie assurée à travers la CMU atteint aujourd’hui 47 % de la population ciblée au Sénégal. D’après Cheikh Seydi Ababacar Mbengue, le directeur général de l’ACMU, ce taux atteindra 50 % d’ici la fin 2016.
L’objectif intermédiaire est d’apporter une protection sociale à 75 % de la population ciblée, d’ici à décembre 2017. Le plan stratégique de l’agence s’appuie sur un certain nombre de leviers comme le programme de réforme des institutions de prévoyance maladie (IPM), le renforcement des politiques de gratuité existantes, la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et, surtout, le développement de la CMU de base, via les mutuelles de santé.
Le processus d’implantation des mutuelles de santé à travers le pays, est aujourd’hui quasiment achevé avec 660 structures. « Il ne reste que deux unions départementales de mutuelles de santé à installer à Saint-Louis [nord-est du Sénégal] et Tambacounda [sud-est]. Donc d’ici au 10 septembre, elles seront toutes installées dans toutes les communes du pays et pratiquement fonctionnelles », explique Aly Fall.
Besoins de base
À travers la CMU – et contre une cotisation annuelle modeste subventionnée pour moitié par l’État – des soins de base sont aujourd’hui offerts aux bénéficiaires dans les hôpitaux et autres structures sanitaires publiques, mais aussi des opérations de césariennes suivies d’une hospitalisation de moins de 5 jours pour les femmes, la dialyse, certains soins pour les personnes du 3e âge (Plan Sésame bis).
Dans le cadre de ce dispositif, les unions départementales de mutuelles de santé vont directement signer des conventions avec les hôpitaux pour mieux prendre en charge le « paquet complémentaire » (consultations, radiologie, certaines opérations chirurgicales plus ou moins onéreuses).
L’objectif visé, à terme, est d’orienter tous les bénéficiaires de la CMU vers les mutuelles de santé.
Fin 2017, une loi devra institutionnaliser la couverture maladie universelle, instaurée en 2013 par décret présidentiel, afin notamment d’en assurer la pérennité.
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