Le silence des chefs d’État africains sur les élections et les heurts au Gabon

Le scrutin serré de la présidentielle gabonaise et les heurts qui ont suivi n’ont provoqué que très peu de réactions officielles de la part des chefs d’État africains.

Un partisan de l’opposant gabonais Jean Ping évacue un blessé lors d’une manifestation dénonçant la réélection d’Ali Bongo, le 31 août 2016 à Libreville. © AFP

Un partisan de l’opposant gabonais Jean Ping évacue un blessé lors d’une manifestation dénonçant la réélection d’Ali Bongo, le 31 août 2016 à Libreville. © AFP

Publié le 1 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Au Gabon et un peu partout dans le monde, les réactions ont fusé. Depuis mercredi soir et la courte victoire largement contestée d’Ali Bongo Ondimba dans la course au palais présidentiel, des heurts ont éclaté à Libreville, avec en toile de fond des déclarations triomphales du vainqueur et des sorties critiques et amères du vaincu, Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, dont le QG de campagne a été attaqué.

Déclarations venues du monde entier

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Au-delà des frontières gabonaises, les dirigeants des principales puissances mondiales sont vite montés au créneau. L’ONU, les États-Unis, l’Union européenne et la France ont tous appelé au calme pour « préserver la paix et la stabilité du pays », comme a pu l’exprimer Ban Ki-moon le secrétaire général onusien. Washington, Bruxelles et Paris ont également tous réclamé le recompte des votes, bureau par bureau, y compris dans la province du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo, où le président sortant a réalisé un score de 95,46% avec un taux de participation de 99,3%.

Mutisme des chefs d’État africains

Dans ce concert des nations, toute une partie de l’orchestre reste pourtant bien silencieuse. En effet, aucun des principaux chefs d’État de la région n’a fait de déclaration : ni Denis Sassou Nguesso, ni  Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ni Paul Biya ou encore  Joseph Kabila ne se sont exprimés.

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Le seul à s’être manifesté, contraint et forcé, reste Alassane Dramane Ouattara. Et pour cause, le président ivoirien s’est vu obliger de limoger son conseiller spécial Mamadi Diané, accusé de soutenir et d’aider le challenger Jean Ping dans la course à la présidence gabonaise. Outre la sanction, Alassane Ouattara s’est contenté d’un communiqué indiquant que « la présidence de la République ivoirienne condamne cet acte d’ingérence et rassure les autorités et le peuple gabonais qu’elle tient au strict respect de la souveraineté de la république gabonaise.»

L’Union africaine, seule voix continentale audible

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Sur le continent, seuls les dirigeants de l’Union africaine ont réagi. Erastus Mwencha, son vice-président, a signifié toute sa « tristesse » face à la « flambée de violence » que connaît le Gabon depuis 24 heures (au moins un mort, un millier d’interpellations et des pillages dans les rues de Libreville) :  « J’espère sincèrement que l’escalade de la violence va être stoppée et qu’elle ne mettra pas en péril la paix et la stabilité du pays », a commenté le Kényan.

Quelques heures plus tard, la présidente de la Commission de l’Union Africaine a abondé. Nkosazana Dlamini Zuma a assuré « suivre de près la situation au Gabon et avoir « pris note des résultats préliminaires annoncés par la CENAP » tout en exprimant sa tristesse de voir « surgir la violence dans le pays, entraînant des morts, des blessés et des dégâts matériels ».

Finalement, la seule star continentale à s’être exprimée sur le sujet ne vient pas du sérail politique, mais des terrains de foot. Pierre-Emerick Aubameyang, le Ballon d’or africain 2015, a rappelé sur Twitter qu’il jouerait contre le Soudan avec la sélection nationale gabonaise vendredi soir. Un match disputé pour « la chose qui lui tient le plus à cœur » et qui selon lui « a toujours bien décrit le Gabon : la paix. »

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