Guinée-Bissau : les cas de Zika issus d’une souche différente de celle identifiée en Amérique
Les premiers résultats des tests effectués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les cas confirmés de Zika en Guinée-Bissau font état d’une forme du virus issue de la « lignée africaine », différente de la souche sud-américaine à l’origine des cas de microcéphalie.
La souche des cas de Zika recensés en Guinée-Bissau n’est pas la même que celle issue du foyer épidémique brésilien. L’OMS en a apporté la confirmation par communiqué dans la nuit de jeudi à vendredi après l’obtention des résultats du séquençage génétique effectués sur les quatre cas confirmés de Zika. Les données obtenues « ont montré de façon préliminaire que les cas sont de la lignée africaine, et non de la lignée asiatique » du virus à l’origine de l’épidémie actuelle en Amérique du Sud, rapporte le communiqué.
Surveillance accrue
La présence de Zika en Guinée-Bissau avait été confirmée par le gouvernement dès le 1er juillet, après l’identification de trois cas suspects revenus de l’île de Bubaque, au large de la côte. Le pays devenait ainsi le deuxième du continent, après le Cap-Vert, à confirmer la présence de ressortissants contaminés.
Depuis, les autorités du pays ont choisi de mettre en place des mesures de prévention et de sensibilisation aux risques du virus, car « bien que la lignée africaine (…) identifiée en Guinée-Bissau n’a pas été associée à la microcéphalie et à d’autres complications neurologiques, une surveillance accrue est nécessaire« , souligne toutefois l’OMS. Cinq cas de microcéphalie sont actuellement à l’étude en Guinée-Bissau pour établir s’ils ont un lien avec le virus.
En attendant les résultats, le Cap-Vert reste donc pour l’instant le seul pays africain où la souche asiatique du virus a été repérée depuis le début de l’épidémie en Amérique latine en 2015. Le dernier bilan, début mai, faisait état de plus de 7500 cas enregistrés dans l’archipel, huit mois après le recensement des premiers cas suspects en octobre 2015.
Le Nigeria et l’Angola parmi les pays vulnérables
Aucun traitement n’a pour l’instant vu le jour pour lutter contre Zika. Repéré pour la première fois en 1947 sur un singe en Ouganda, le virus est responsable de nombreuse infections humaines. Depuis la découverte d’une souche issue de la lignée asiatique du virus, au Brésil en 2015, le virus s’est propagé dans 65 pays, dont une quarantaine en Amérique.
Bénin chez la plupart des gens, il est tenu pour responsable de complications neurologiques et surtout de graves anomalies du développement cérébral (dont la microcéphalie) chez des bébés nés de mères infectées.Transmis par des moustiques ou lors de relations sexuelles, le virus est à l’origine d’une épidémie qui a déjà touché 1,5 million de personnes au Brésil.
L’Afrique, jusque là relativement épargnée par Zika, à l’exception du Cap-Vert et de la Guinée Bissau, fait partie des régions les plus vulnérables à la propagation du virus selon une étude publiée vendredi par la revue médicale britannique Lancet.
Le rapport se base sur les données de l’International Air Transport Association, qui compile les chiffres des déplacements aériens depuis le foyer du virus en Amérique du Sud vers les différents pays d’Afrique et d’Asie, pour estimer les risques de propagation du virus. Le Nigeria présente, selon les chercheurs à l’origine de l’étude, le plus grand risque épidémique du continent, suivi de près par l’Angola qui entretient des relations culturelles et économiques fortes avec le Brésil.
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