Tunisie : élan de solidarité pour les victimes du drame routier à Kasserine

Après la journée agitée et douloureuse vécue par les habitants du gouvernorat de Kasserine (centre-ouest) mercredi, l’heure est à la solidarité.

Les proches d’une victime devant l’hôpital de Kasserine, après une attaque terroriste contre des militaires le 16 juillet 2014. © Mouldi Kraeim/AP/SIPA

Les proches d’une victime devant l’hôpital de Kasserine, après une attaque terroriste contre des militaires le 16 juillet 2014. © Mouldi Kraeim/AP/SIPA

Publié le 2 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Kasserine, tristement célèbre pour ses révoltes, ses niveaux élevés de pauvreté et de chômage, et les opérations anti-terroristes qui s’y déroulent régulièrement, pleure de nouvelles victimes depuis le 31 août. Un jeune homme, mort d’une balle perdue lors d’un assaut de la Brigade nationale d’intervention rapide (BNIR) contre des terroristes, et au moins seize personnes décédées dans un grave accident entre un bus et un poids lourd à Khmouda.

Sans compter les 85 blessés, dont plusieurs ont dû être évacués vers d’autres hôpitaux à Kairouan, Sousse, Tunis ou encore Ben Arous, par manque de place et du matériel nécessaire à Kasserine.

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Émus, de nombreux Tunisiens se sont organisés sur les réseaux sociaux pour venir en aide aux victimes et à leurs familles.

Dons du sang et offres d’hébergement

Peu après le drame, plusieurs internautes ont relayé les appels des responsables de l’hôpital de Kasserine à donner son sang. Jeudi, à Sidi Bouzid, l’association « Les Amis des malades » s’est également associée à d’autres représentants de la société civile, de l’hôpital régional et de la direction régionale de la santé pour organiser une campagne de don. Un devoir de solidarité, a souligné Hichem Abessi, secrétaire général de l’association, à l’agence TAP.

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D’autres Tunisiens ont également décidé d’ouvrir leurs portes aux familles des victimes accueillies dans d’autres villes, proposant sur les réseaux sociaux de prendre en charge leur nourriture et leur transport, en plus de leur hébergement.

Une minute de silence

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Mercredi, la Fédération tunisienne de football (FTF) a exprimé « ses plus profondes condoléances aux familles des victimes » et a annoncé qu’une minute de silence serait observée avant le coup d’envoi du match qui opposera la Tunisie au Liberia. Ce match, comptant pour la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2017, se jouera le 4 septembre à Monastir.

Insuffisant pour certains internautes, comme le photographe Wassim Ghozlani ou la journaliste Amel Smaoui Zampol, qui demandent à l’État, via les réseaux sociaux, de décréter un deuil national :

Mesures urgentes

En visite jeudi dans le gouvernorat de Kasserine, au chevet des blessés puis au district de la Garde nationale, le chef du gouvernement Youssef Chahed a affirmé devant la presse que des problèmes majeurs liés au développement dans la région « existent depuis longtemps » et qu’ils seraient « traités en urgence ».

Il a annoncé ensuite la tenue d’une réunion l’après-midi même avec la ministre de la Santé Samira Meraï à propos, entre autres, de l’hôpital régional de Kasserine. Cette dernière, ainsi que Farhat Horchani (ministre de la Défense) et Anis Ghedira (ministre du Transport) avaient également fait le déplacement, trois jours après l’entrée en fonction officielle du nouveau gouvernement.

Dans un communiqué publié jeudi, l’union générale tunisienne du travail (UGTT) a de son côté appelé le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles au profit de cette région en la déclarant « zone sinistrée ».

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