Élections au Gabon : les premières réactions de la droite française

Si les socialistes et les écologistes français n’ont pas manqué de s’exprimer après la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba, les ténors de la droite française commencent seulement à prendre position.

Nicolas Sarkozy, le 24 mars 2015,  à Asnières (France). © Thibault Camus/AP/SIPA

Nicolas Sarkozy, le 24 mars 2015, à Asnières (France). © Thibault Camus/AP/SIPA

Publié le 2 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

À commencer par Alain Juppé, principal challenger de Nicolas Sarkozy pour la primaire des Républicains (LR, ex-UMP) en vue de l’élection présidentielle française de 2017. Dans un communiqué, le maire de Bordeaux a fait part vendredi 2 septembre de sa « vive préoccupation » et a appelé à « la cessation des violences ».

Alain Juppé n’en est pas resté là. Comme la France, l’Union européenne, les États-Unis et l’ONU, il a appuyé l’une des principales revendications de l’opposition gabonaise, à savoir le recompte des voix, bureau de vote par bureau de vote.

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Silence de Sarkozy 

« Les Gabonais doivent obtenir les garanties d’un processus électoral transparent, démocratique et incontestable, qui respecte leur choix souverain », a-t-il ensuite ajouté.

Une façon de mettre en difficulté son rival Nicolas Sarkozy ? En 2009, l’ancien président français avait été l’un des premiers à chaudement féliciter Ali Bongo après son accession au pouvoir. Sept ans plus tard, le candidat à la primaire des Républicains (ex-UMP, droite) s’est pour l’heure gardé de le féliciter.

Fillon évoque « une très forte contestation » 

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Également candidat à la primaire de la droite, François Fillon a lui aussi commenté l’actualité gabonaise. « Quand je vois ce qui se passe au Gabon, je souhaite que les résultats de cette élection soient connus. Le sentiment qu’on a, en écoutant les observateurs sur le terrain, c’est que le président Bongo n’a pas gagné cette élection », a-t-il affirmé au micro de France Info vendredi matin.

François Fillon, vivement critiqué pour ses propos assimilant la colonisation à « un partage de culture », a également refusé de s’appesantir sur les relations parfois incestueuses entre Paris et Libreville. « La repentance ne sert à rien. Il faut placer les choses dans leur contexte historique », a-t-il déclaré.

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Bernard Debré appelle à un recompte 

Plusieurs autres membres des Républicains se sont exprimés. Parmi eux, Bernard Debré, député LR de Paris et membre du groupe d’amitié France-Gabon. « Je suis très inquiet car ce n’est pas à nous, Français, de prendre position pour savoir s’il y a eu triche ou pas triche », a-t-il assuré au micro de RFI, appelant à « un compte bureau par bureau ».

« C’est vrai que je suis un peu surpris, je prends des précautions, sur les résultats du Haut-Ogooué. Je sais qu’on ne peut pas imaginer que 99,7% des inscrits aient voté », a encore poursuivi Bernard Debré.

Les expatriés français « ne souhaitent pas que la France intervienne »

De son côté, Alain Marsaud, député LR des français de l’étranger, appelle les partis politiques à la retenue. « Je suis en contact régulier avec les Français établis à Libreville et Port-Gentil, qui ne souhaitent pas que la France intervienne en faveur d’un côté ou d’un autre », affirme Alain Marsaud, membre du groupe d’amitié France-Gabon, contacté par Jeune Afrique.

« Je pense que la position exprimée par le Parti socialiste n’est pas le meilleur moyen d’assurer la sécurité des Français présents au Gabon », ajoute le député. Au lendemain du seul et unique tour de l’élection présidentielle gabonaise, le Parti socialiste s’était en effet fendu d’un surprenant communiqué.

« Voilà plus d’un demi-siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple », affirmait le texte publié le 28 août, aussitôt taxé de « néo-colonialiste » par Alain-Claude Bilie-By-Nze, porte-parole du gouvernement gabonais et d’Ali Bongo.

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