Football : y a-t-il un favori pour la CAN 2015 ?
La CAN 2015 est sûrement l’une des éditions les plus ouvertes de ces dernières années. Le tenant du titre, le Nigeria, n’est même pas qualifié, et depuis la domination égyptienne (2006-2010), le foot africain se cherche un leader. Alors, à quelques jours du coup d’envoi du tournoi en Guinée équatoriale samedi, peut-on tout de même dégager un favori ?
La sélection algérienne favorite de cette CAN 2015. © AFP
Publié le 15 janvier 2015 Lecture : 3 minutes.
Depuis l’ère égyptienne et les trois titres de rang empochés par les Pharaons (2006, 2008, 2010), le football africain se cherche un leader. Après la surprise zambienne en 2012, il pensait l’avoir trouvé avec le Nigeria de Keshi en 2013, mais les Super Eagles, qui ont déçu lors des éliminatoires, n’ont même pas obtenu leur ticket pour la Guinée-équatoriale. Cette édition 2015 s’annonce donc plus homogène que jamais, pour le bien-être du suspense et des spectateurs. Mais, une poignée de mois après la Coupe du monde brésilienne et deux ans après la dernière Coupe d’Afrique des nations, des tendances et des générations talentueuses s’esquissent sur le continent. Voici notre liste des vainqueurs potentiels.
- L’Algérie : une génération en or ?
Les Fennecs restent sur deux échecs dans la CAN, avec une élimination au premier tour en 2013 et un échec dès les éliminatoires en 2012. Surtout, la sélection d’Alger n’a plus remporté la compétition, ni même atteint la finale depuis 1990 et le sacre à domicile, unique titre de l’histoire de l’Algérie dans la compétition. Mais, désormais entraînée par Christian Gourcuff, l’ancien entraîneur de Lorient en Ligue 1, l’Algérie reste sur une Coupe du monde brillante au Brésil avec une élimination avec les honneurs en 8es de finale au bout des prolongations face à l’Allemagne, futur vainqueur du tournoi. Le jeu offensif développé par les Algériens et les nombreux talents de la sélection, dont Sofiane Feghouli (Valence), Islam Slimani (Sporting Lisbonne) et surtout Yacine Brahimi, star du FC Porto, révélation de la dernière Coupe du monde et récompensé par la BBC joueur africain de l’année 2014, font des Fennecs des adversaires redoutables pour n’importe quelle nation.
"Le sélectionneur a une philosophie de jeu intéressante. La qualité du jeu collectif est intéressante. Il y a moins de pertes de balle, et avec des joueurs de la qualité de Feghouli et Brahimi, l’Algérie dispose de gros arguments offensifs. Cela dit, il existe parfois un petit déséquilibre entre les secteurs défensif et offensif, d’où parfois une légère fébrilité derrière", nous expliquait récemment l’ex-sélectionneur algérien Rabah Saâdane.
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- Le Ghana, la valeur sûre
Toujours dans le dernier carré de la compétition lors des quatre dernières éditions, le Ghana d’Avraham Grant, le sélectionneur israélien, est l’un des plus sérieux outsiders de cette édition 2014. Si les joueurs d’Accra ont manqué leur Coupe du monde au Brésil, avec une dernière place de leur groupe, les coéquipiers d’Asamoah Gyan ont suffisamment d’expérience et de talent pour atteindre encore une fois le stade des demi-finales, voire mieux. Bémol, en Guinée-équatoriale les Black Stars seront privés de trois de leurs joueurs majeurs : les milieux de terrain Kevin-Prince Boateng, Michael Essien et Sulley Muntari tous exclus de la sélection après plusieurs problèmes comportementaux lors de la dernière Coupe du monde. La question est de savoir si Avraham Grant pourra faire sans eux.
- La grosse cote : la Côte d’Ivoire
Sans Didier Drogba, les Éléphants peuvent-ils gagner ? Pour répondre à cette épineuse question, la meilleure des solutions est peut-être de prendre l’équation dans l’autre sens. La Côte d’Ivoire n’a jamais remporté la CAN avec son attaquant vedette, désormais en retraite internationale. Jamais la "génération dorée" ivoirienne n’a brisé la malédiction et les défaites en finale lors des éditions 2006 et 2012. Cette fois-ci, la sélection d’Abidjan n’est pas aussi attendue que ces dernières années, et ce costume d’outsider pourrait lui permettre d’aborder le tournoi avec moins de pression.
Le coach français Hervé Renard, désormais sur le banc de la sélection, sait, lui, tirer le meilleur de ses hommes pour construire un collectif fort. Son incroyable triomphe avec la modeste Zambie en 2012 le prouve. Et la Côte d’Ivoire a toujours des joueurs de classe dans ses rangs. Yaya Touré, le milieu de terrain de Manchester City, a été élu joueur africain de l’année en 2014 pour la quatrième fois consécutive. Une confirmation du vote des lecteurs de Jeune Afrique qui avaient élu fin 2014 le milieu de terrain ivoirien de Manchester City joueur africain de l’année. Sur le front de l’attaque, Seydou Doumbia (CSKA Moscou) peut lui faire la différence à tout moment.
