Et si les zones économiques spéciales étaient la clé d’un développement industriel durable en Afrique ?

La culture française, dont sont issus la plupart des intellectuels francophones, est une culture qui magnifie la plainte, la critique et qui ne salue pas les efforts de l’autre.

Ouvrières du textile dans une zone industrielle spéciale en Éthiopie. © www.investethiopia.gov.et/

Ouvrières du textile dans une zone industrielle spéciale en Éthiopie. © www.investethiopia.gov.et/

Lucien-Pambou
  • Lucien Pambou

    Professeur de sciences économiques et politiques, rédacteur associé de la revue Géopolitique africaine.

Publié le 5 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La culture francophone est différente en de nombreux points de l’approche anglo-saxonne en matière de politique et de développement économique. Les pays anglophones d’Afrique (Ghana, Nigéria) sont beaucoup plus pragmatiques dans la manière de traiter les questions de développement industriel que ne le sont les pays francophones.

Ceux-là, par atavisme et choc culturel, sont plus versés vers les débats infinis dans le champ politique. Ces débats sont nécessaires, importants en matière de démocratie, de liberté de la presse, de l’alternance politique apaisée et de la bonne gouvernance. Le problème est qu’en Afrique francophone tout le débat du développement semble être limité au champ politique.

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Une fois la victoire acquise par l’un ou l’autre camp, on passe plus de temps à réfléchir sur la façon de durer au pouvoir que sur la manière de nourrir, de soigner et d’éduquer de façon durable les populations dans un contexte de ressources financières contraintes.

Tout le monde, majorité et opposition, parle de l’industrie et de l’agriculture comme de modèles économiques pour inscrire de façon durable l’Afrique dans la mondialisation. Une fois arrivé aux affaires, le parti vainqueur a beaucoup de mal à prendre des décisions concrètes pour amorcer le développement industriel et agricole dans l’espace francophone.

Les décisions récentes en République du Congo Brazzaville et en République démocratique du Congo concernant l’installation des zones économiques spéciales (Pointe Noire et ailleurs dans le reste du Congo) doivent être regardées et analysées avec intérêt.

De même que la création en RDC du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo situé à 200 km à l’Est de Kinshasa, et le projet de 22 autres parcs favorisant la production de volailles, de bovins, d’ovins ainsi que de légumes. La République démocratique du Congo pense que la création de ce parc agro-industriel dont le modèle sera répliqué dans d’autres provinces permettra de nourrir la population de la RDC et des pays voisins.

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Ces initiatives doivent faire l’objet d’une réflexion de la part des classes politiques des deux Congos et, au-delà, de l’ensemble des pays africains de l’espace francophone. La création de zones économiques spéciales et de parcs agro-industriels doit encourager la création de banques publiques de développement. Il s’agit d’attirer les capitaux nationaux et étrangers, mais aussi d’installer les conditions pratiques de formation des populations africaines dans ces endroits, en utilisant les moyens modernes et technologiques de l’informatique.

L’Afrique entre dans une mondialisation dont elle doit intelligemment prendre avantage. En tirant parti des potentialités qui se présentent à elle et en tenant compte de ses propres capacités politiques, économiques et financières. Les zones économiques spéciales et les parcs agro-industriels sont à la fois des outils et des modèles économiques pour le développement de l’industrie et de l’agriculture en Afrique.

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