Mondial de rugby 2023 : l’Afrique du Sud candidate malgré l’opposition du gouvernement

L’Afrique du Sud a confirmé sa candidature à l’organisation du mondial de rugby en 2023, qu’elle se disputera avec la France, l’Italie et l’Irlande. Une annonce qui a de quoi surprendre puisque le gouvernement n’y était pas favorable et que les Springboks, l’équipe nationale, ne sont pas au mieux sur et en dehors du terrain.

Nelson Mandela remettant le trophée de la Coupe du monde de rugby à François Pienaar en 1995. © AFP

Nelson Mandela remettant le trophée de la Coupe du monde de rugby à François Pienaar en 1995. © AFP

Publié le 5 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La fédération sud-africaine de rugby a donc décidé d’outrepasser l’opposition du gouvernement et s’est portée candidate à l’organisation du mondial de rugby 2023. Pour remporter le sésame, l’Afrique du Sud devra proposer un projet plus séduisant que ses trois concurrents, la France, l’Italie et l’Irlande. La délibération de World Rugby, l’instance suprême de ce sport, aura lieu en novembre 2017.

L’éternel obstacle des quotas

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D’ici là, l’Afrique du Sud devra séduire à l’intérieur de ses propres frontières. Économiquement parlant, la candidature de la fédération sud-africaine n’a rien d’aberrant dans la mesure où la plupart des installations sportives nécessaires sont déjà présentes depuis la Coupe du monde de football organisée en 2011. Au contraire, si l’Afrique du Sud venait à rafler l’organisation de l’événement, cela rentabiliserait un peu plus les sommes colossales investies pour construire les enceintes destinées au mondial de football, qui s’apparentent plus aujourd’hui à des stades fantômes.

Mais ces derniers mois, le gouvernement a exprimé sa réticence à la candidature sud-africaine, argumentant que l’impératif des quotas, éternel obstacle du rugby sud-africain, n’était pas respecté par l’équipe nationale. Avec 8 joueurs de couleurs sur 24 dans le groupe sélectionné pour la Coupe du monde 2015 en Angleterre, les Springboks respectaient à peine les objectifs minimum mis en place par la fédération qui ambitionne, d’ici 2019 et le mondial au Japon, un groupe composé de 50% de joueurs noirs. Le quota de 13 joueurs qui devrait être en ce moment en vigueur n’est pour l’instant pas respecté.

Souvenir de 1995

Cette périlleuse mission incombera au nouvel entraîneur des Springboks, Allister Coetzee désigné en avril dernier pour prendre la succession du controversé Heyneke Meyer, à l’origine de la liste polémique du dernier mondial. Une pression qui ne sera pas évidente à gérer, d’autant plus que la fédération sud-africaine est en pleine mutation avec la démission le 17 août dernier de son président, Oregan Hoskins.

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Nul doute que la fédération sud-africaine fera campagne sur le souvenir du seul mondial de rugby organisé dans le pays, victorieux de surcroît, en 1995. Un événement encore très fort symboliquement, marqué par le fameux cliché de Nelson Mandela, maillot de Sprinboks sur les épaules et casquette vissées sur la tête, remettant la coupe au capitaine victorieux des sud africain François Pienaar.

Décrit à l’époque comme la victoire d’une nation unie, survivante de 43 ans d’Apartheid, et portée par la figure de Nelson Mandela, ce mondial reste un événement à part dans l’histoire sud-africaine. 21 ans plus tard, les Springboks multiplient les polémiques autour des quotas, et ne reste du souvenir de 1995 que le matricule de prisonnier de Mandela, brodé sur la manche du maillot.

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