Afrique du Sud : les militants de l’ANC s’entredéchirent au sujet de Jacob Zuma
Ce lundi 5 septembre, partisans et adversaires de Jacob Zuma se sont retrouvés devant le siège du Congrès national africain (ANC) à Johannesburg. Une situation symptomatique de la crise que traverse actuellement le parti au pouvoir.
![Jacob Zuma perd de plus en plus de crédit auprès des militants de l’ANC, le parti au pouvoir. Photo prise le 6 août 2016. © Herman Verwey/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/08/19/zuma.jpg)
Jacob Zuma perd de plus en plus de crédit auprès des militants de l’ANC, le parti au pouvoir. Photo prise le 6 août 2016. © Herman Verwey/AP/SIPA
Les défaites électorales de l’ANC, notamment avec la perte des trois grandes villes (Johannesburg, Pretoria, Port-Elizabeth) lors des dernières municipales en août dernier, semblent avoir agi comme un électrochoc dans l’esprit de quelques militants du parti. Une vingtaine d’entre eux, hostile au président Jacob Zuma, se sont réunis ce lundi devant le quartier général du mouvement avec l’intention de l’occuper mais en ont été tenus à distance par un imposant dispositif policier et un cordon de défenseurs du chef de l’État, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Il nous faut une direction qui ne soutienne pas la corruption »
« Nous avons perdu des municipalités à cause de la corruption de Jacob Zuma. Nous n’allons pas laisser l’ANC se vider de ses membres. Il nous faut une direction qui ne soutienne pas la corruption », a déclaré à l’AFP une des opposantes au chef de l’État, Marie Louw, en exigeant le départ « immédiat » de Jacob Zuma.
#OccupyLuthuliHouse militants ANC (une centaine) demandent démission Pres Zuma qu ils accusent de défaite du parti pic.twitter.com/8Mm3qlAAHb
— Alexandra Brangeon (@AlexRFI) September 5, 2016
Mais outre la police, présente sur place pour contrôler tout incident, une vingtaine d’anciens membres de la branche armée de l’ANC en treillis se sont déployés autour du siège de leur parti pour en interdire l’accès à ces quelques contestataires.
« Je suis là pour défendre mon président (…) il est mon président jusqu’à la fin de son mandat » en 2019, a assuré l’une d’elles, Cecilia Lindiwe Ximba, revêtue d’un T-shirt pro-Zuma proclamant sa volonté de « défendre l’unité de l’ANC ».
« Intimidation »
Mais animé d’une certaine résignation, le chef du mouvement #OccupyLuthuliHouse, du nom du QG de l’ANC, a dénoncé le déploiement des vétérans d’Umkhonto weSizwe (MK, « Lance de la Nation »), Ronald Lamola, qualifié d’ »intimidation ».
« Le président Jacob Zuma incarne tout ce qui va mal au sein de l’ANC », a-t-il estimé, « ne nous laissons pas intimider ».
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