Afrique du Sud : qui est derrière Occupy Luthuli House ?

Depuis plusieurs jours, le nouveau mouvement “Occupy Luthuli House”, initié par des membres de l’ANC, appelle à la démission immédiate du Président Jacob Zuma. Après la débâcle des municipales en août dernier, ces contestataires farouchement attachés à l’ANC veulent faire le grand nettoyage au sein d’une formation politique en pleine déliquescence.

Des manifestants de Occupy Luthuli House, le 5 septembre 2016 à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Des manifestants de Occupy Luthuli House, le 5 septembre 2016 à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 5 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce lundi 5 septembre au matin, en plein centre de Johannesburg, dans le district des affaires, des centaines de policiers bien équipés et quelques blindés ont été déployés pour protéger les abords du quartier général du Congrès national africain (ANC), la Luthuli House. Également présents à leurs côtés, alignés en rang d’oignons et vêtus de leur costume militaire, des dizaines d’anciens combattants  de la MKMVA, l’association des vétérans de la branche armée de l’ANC, prêtent main-forte et empêchent tout accès au bâtiment. Quelques mètres plus loin dans un square, des partisans de Jacob Zuma font face à un groupe d’une petite centaine de personnes qui brandissent des pancartes où l’on peut lire “Sauvons l’ANC” ou encore “Zuma dehors !”

Ces hommes et ces femmes de tous âges habillés aux couleurs du parti ont répondu présent à l’appel  de “Occupy Luthuli House”, un mouvement fraîchement créé par un petit groupe qui se définit comme “des membres de l’ANC préoccupés”.

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Parler « au nom de l’ANC »

Parmi les initiateurs de cette nouvelle campagne qu’ils qualifient de révolution, on trouve notamment Ronald Lamola, ex-leader de la Ligue des jeunesses de l’ANC, Mcebo Dlamini, l’ancien président du conseil des étudiants de l’université Wits ou encore Gugu Ndima, militante et membre du parti. Tous font partie du sérail et s’attachent “à parler au nom de l’ANC mais également au nom de la société et du pays tout entier”. Dans leur mémorandum remis aujourd’hui à Gedwe Mantashe, le secrétaire général du parti, ils appellent à la démission du chef de l’État, Jacob Zuma, et de son comité exécutif national.

Trois jours plus tôt à Pretoria, lors d’une conférence de presse destinée à présenter le mouvement et exposer ses griefs, Gugu Ndima s’est vu arracher son micro des mains par trois membres de la Ligue des jeunesses de l’ANC qui ont fait irruption dans la salle, passablement énervés de voir des gens “s’exprimer au nom du parti alors qu’ils n’en ont pas le droit”.

Si Occupy Luthuli House souhaite un changement de leadership et la fin du népotisme, cet appel à la mobilisation fait surtout suite à la défaite des élections municipales et à la perte de grandes villes comme Johannesburg ou Pretoria. Le revers électoral a été vécu comme une claque pour la formation politique de Nelson Mandela au pouvoir depuis les élections démocratiques de 1994.

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