Boko Haram : les forces de sécurité camerounaises réclament des renforts

Les attaques à répétition de Boko Haram dans le nord du Cameroun inquiètent les autorités et terrorisent la population locale. Les militaires et les membres des forces de sécurité attendent plus de moyens pour lutter contre le groupe terroriste. Voire un soutien de l’étranger…

Les forces de police camerounaises lors d’une opération contre les islamistes de Boko Haram. © AFP

Les forces de police camerounaises lors d’une opération contre les islamistes de Boko Haram. © AFP

Publié le 14 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Le Cameroun face à une menace protéïforme

Pose d’explosifs, attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, incendies dans les villages, vols de bétail : depuis plusieurs mois, les actes terroristes de toute nature commis par la nébuleuse Boko Haram se multiplient dans la province de l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette région frontalière du Nigeria, où la secte islamiste progresse à un rythme fulgurant, subit régulièrement des attaques.   

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Ainsi, le principal axe routier du nord du Cameroun, reliant Maroua à Kousseri, poste-frontière avec le Tchad, est désormais sous la menace permanente de Boko Haram. Dans les zones situées près des frontières, les villageois migrent vers l’intérieur de la région, redoutant les exactions des islamistes armés. "Ils (les islamistes) circulent tous les jours et partout (en territoire camerounais). Ils vont dans les villages, prennent les boeufs et les moutons. Ils rançonnent les gens", relate une source proche des autorités traditionnelles de la région. Selon elle, "Boko Haram circule facilement parce qu’ils disposent d’éclaireurs (camerounais) qui les renseignent".

>> Lire aussi Boko Haram : Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad… La menace s’étend

Nouvelle attaque contre Kolofata

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Lundi, d’intenses combats ont éclaté autour d’un camp militaire à Kolofata, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Nigeria, opposant soldats camerounais à des centaines d’islamistes. Selon le gouvernement camerounais, "143 terroristes" et un soldat ont été tués tandis qu’un important arsenal de guerre a été saisi.

Il s’agit de la première attaque d’envergure menée dans l’extrême-nord du Cameroun depuis que le chef du groupe islamiste Abubakar Shekau a, dans une vidéo postée début janvier sur Youtube, mis en garde le président camerounais Paul Biya. "Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (…) Tes soldats ne peuvent rien contre nous", avaitt-il déclaré.

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"Personne ne bouge le moindre petit doigt"

"Boko Haram est en train de mettre le feu (au Cameroun) et personne ne bouge le moindre petit doigt", constate un responsable militaire camerounais après ce nouveau raid meurtrier des islamistes armés nigérians contre Kolofata. "Les soldats nigérians désertent leurs positions en abandonnant leurs armes. Ce sont avec leurs armes que nous sommes attaqués, se plaint-il. L’ONU a condamné la situation dans l’extrême-nord du Cameroun, mais elle ne doit pas se contenter d’une simple condamnation. Elle doit agir." Même son de cloche du côté du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise en première ligne dans la guerre contre Boko Haram. "Le séisme vient du Nigeria et nous nous battons seuls pour contenir la menace", affirme par exemple un de ses chefs.

Le Cameroun a longtemps été considéré par le Nigeria comme le maillon faible de la lutte contre les islamistes nigérians, ceux-ci utilisant son territoire comme base arrière et comme axe de transit d’armes. En décembre, Yaoundé a fait intervenir pour la première fois son aviation contre Boko Haram. Actuellement, plus de 2000 hommes sont déployés dans l’extrême-nord du Cameroun pour combattre les islamistes nigérians, mais des responsables militaires estiment à environ 30 000 le nombre de soldats qu’il faudrait pour mieux contrôler cette région où la frontière avec le Nigeria est très poreuse.

(Avec AFP)

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