AfriLeaks : une plateforme pour connecter lanceurs d’alerte et journalistes africains
Lancée cette semaine, la plateforme afriLeaks veut mettre en relation les détenteurs d’informations sensibles avec les médias africains. Le tout de manière ultrasécurisée.
Qu’est-ce qu’AfriLeaks ?
AfriLeaks se présente comme une "boîte aux lettres" hautement sécurisée permettant à des lanceurs d’alerte de poster des documents et d’entrer en relation directe, en toute confidentialité ou de manière anonyme, avec un ou plusieurs journaux de son choix.
"AfriLeaks est un outil qui permet à des médias et des informateurs de déclencher des enquêtes", résume la journaliste d’investigation Khadija Sharife interwievée par le mensuel anglophone du Groupe Jeune Afrique, The Africa Report. Comme ce magazine, une douzaine d’autres titres de presse africains de langue anglaise et quelques ONG se sont associés au projet.
Les journalistes formés aux techniques d’enquête
Les journalistes participant au projet ont reçu une formation technique et technologique. Les pratiques de base du journalisme d’investigation leur ont aussi été enseignées: comment vérifier l’authenticité d’un document, d’une source, comment mener un contre-interview pour évaluer la cohérence d’un récit, etc.
"Le processus de vérification est essentiel", explique Khadija Sharife. "C’est ce qui va permettre de savoir ce qui peut être utile et ce qui peut être utilisé. Tous les documents ne sont pas divulgués de bonne foi. Une information qui fuite n’est pas une preuve irréfutable, elle ne suffit pas pour écrire l’enquête."
Protéger les lanceurs d’alerte
De la même manière, la plateforme veut aussi permettre aux informateurs de maitriser les outils techniques leur permettant de se protéger.
"Les lanceurs d’alerte à qui nous avons parlé n’avaient pas beaucoup d’expérience en ce qui concerne les moyens plus sûrs permettant de transmettre une information. Certains ne savaient pas comment envoyer un mail crypté par exemple", décrit Khadija Sharife.
We’re up and running. Now it’s your turn to speak up and tell the truth! https://t.co/X2scSR5tPL
— afriLeaks (@AfriLeaks) 13 Janvier 2015
"Trop souvent, les affaires de corruption ou de violations des droits de l’homme ne sont pas signalées en Afrique en raison des risques qu’encourent les sources", affirme ainsi Leigh Baldwin, de l’organisation de lutte contre la corruption Global Witness, cité par The Guardian.
>> Relire Wikileaks : le dossier africain
Toujours des risques, en particulier sur le continent
Des risques que courront toujours les lanceurs d’alerte prévient Khadija Sharife, même si afriLeaks fait tout pour garantir la sécurité de l’informateur et du journaliste, avec son système de cryptage et de chiffrement sophistiqué.
"Le lanceurs d’alerte va être confronté à plusieurs défis lorsque débute une enquête de longue haleine" explique le dévelopeur de la plateforme afriLeaks dans The Guardian. "La censure, la surveillance, l’engagement de sa responsabilité civile ou juridique, les risques physique, l’intimidation etc. Mais toutes ces contraintes sont exacerbées, dans les pays africains", assure t-il.
>> Lire aussi: Mauvaise nouvelle pour Congo News
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