Burundi : ces personnalités qui redonnent espoir à une jeunesse étouffée par la crise

Les jeunes sont les grandes victimes de la crise qui a éclaté le 26 avril 2015 au Burundi. Le désespoir, la peur, la désillusion sont les quelques sentiments qui décrivent le mieux leur quotidien aujourd’hui. Mais tout n’est pas perdu, grâce à certaines personnes.

L’humoriste Alfred Aubin Mugenzi, l’athlète Francine Niyonsaba et Amin El Kosseifi, le businessman (de g à dr). © AP/Sipa/DR

L’humoriste Alfred Aubin Mugenzi, l’athlète Francine Niyonsaba et Amin El Kosseifi, le businessman (de g à dr). © AP/Sipa/DR

Armel Bukeyeneza

Publié le 7 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Le Burundi, particulièrement Bujumbura, serait cet endroit où il ne fait plus bon vivre pour les jeunes, confrontés à des problèmes d’emploi qui vont de mal en pis et une crise politique les visant en premier : arrestations, tortures et parfois, assassinats. Mais tout n’est pas perdu. Le pays garde encore ses âmes précieuses, des pépites qui, sans être nombreuses, continuent à susciter de l’espoir au sein de la jeunesse, se battent pour redonner goût à la vie, dont les actions forcent respect et acclamations dans l’ensemble de l’opinion et dans un Burundi encore une fois polarisé, déchiré par une crise politico-sécuritaire qui a déjà emporté des centaines de vie en une année. La liste n’est peut-être pas exhaustive :

L’athlète Francine Niyonsaba

Médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de Rio qui viennent de s’achever, la jeune athlète de 23 ans est aujourd’hui cette étoile qui illumine le Burundi, permettant à ses compatriotes d’oublier un tout petit peu la crise à chaque fois qu’elle gagne un trophée. S’illustrant actuellement comme symbole de l’unité nationale, les premières apparitions sur la scène internationale de Francine remontent à 2012 quand elle remporte, à la surprise générale, la médaille d’or à Porto Novo (au Benin) lors du Championnat d’Afrique d’Athlétisme. Enchaînant les victoires, la fille de la province Ruyigi (à l’est du Burundi) est déjà entrée par la grande porte dans l’histoire du pays, et du monde entier, en devenant la deuxième athlète à ramener une médaille aux Jeux Olympiques après l’or de Vénuste Niyongabo en 1996 à Atlanta.

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L’humoriste Alfred Aubin Mugenzi

Connu sous le surnom de Kigingi, il est l’un des rares hommes capables aujourd’hui, par la simple annonce d’un show, de faire sortir les jeunes de leurs cachettes. Sa manière improvisée de tourner en dérision la crise et ses conséquences offre une belle occasion d’en rire au moins une fois. Ce qui n’est pas toujours du goût de tout le monde bien évidemment, ayant été arrêté par le service des renseignements, mars dernier, accusé d’outrage au chef de l’État dans un sketch qu’il avait animé au Rwanda en juin 2015. Natif de Bujumbura, Kigingi, 32 ans, est parmi les quelques artistes qui ont fait le choix de revenir au pays malgré la crise qui secoue le pays depuis plus d’une année.

Amin El Kosseifi, le businessman

Si la compétition « Miss Burundi » vient de refaire surface après quatre ans de silence, c’est grâce à un homme d’affaires, un Libanais, qui a accepté de mettre sur la table ses 35 millions de Franc burundais (soit environ 20 000 dollars). Évoluant dans le secteur de la loterie depuis bientôt 9 ans, Amin El Kosseifi, 37 ans, espère redonner de l’élan à l’un des grands événements qui intéressent les jeunes au Burundi : « Cette dernière édition n’était pas facile. Il y avait peu de filles. Certaines ont fui le pays. Mais j’ai eu un contrat pour organiser Miss Burundi pendant cinq ans. Nous espérons beaucoup plus de résultats à l’avenir », croit Amin, confiant. Rappelons que la dernière édition, celle de 2012, a été accusée par l’opinion d’être « politisée » et a été clôturée sur fond de polémique, ce qui aurait poussé les anciens organisateurs à jeter l’éponge.

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