Livres : ils vont faire l’actualité africaine de la rentrée littéraire !

C’est le rendez-vous annuel des grandes maisons d’édition. Et cette année encore, le continent occupe une belle place dans le monde des livres.

L’écrivain congolais Alain Mabanckou. © Vincent Fournier pour J.A.

L’écrivain congolais Alain Mabanckou. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 6 septembre 2016 Lecture : 3 minutes.

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Rentrée littéraire : livres, cinéma, musique… tout ce qu’il faut savoir !

Prix littéraires, sorties de disques ou encore films très attendus, le mois de septembre marque la reprise au pas de charge de l’activité du monde de la culture. « Jeune Afrique » a vous fait découvrir sa sélection africaine de la rentrée.

Sommaire

La littérature ne connaît qu’une frontière, celle qui délimite le périmètre de l’imagination. D’ailleurs, malgré des années d’explorations dans ses contrées les plus reculées, aucun auteur ne l’a encore trouvée… Alors évidemment, même un événement aussi commercial que la rentrée littéraire française et sa déferlante de livres apportent au pays un souffle d’air frais, balayant les polémiques rances et les petites phrases des prétendants politiques déjà en train de s’entre-tuer pour l’élection présidentielle de 2017. Plonger entre les pages de tous ces livres nouveaux-nés, gros ou petits, bons ou mauvais, c’est partir à la rencontre de l’autre et de l’ailleurs, fussent-ils cachés derrière la porte d’à côté. Pour ce qui concerne l’Afrique entendue au sens large – on parle surtout de la diaspora ayant accès aux éditeurs occidentaux – la moisson 2016 est assez impressionnante, avec ses habitués et ses challengers. On en a sans doute oublié quelques-uns, mais promis, on fera tout pour se rattraper dès que possible. La lecture a besoin de temps.

Les monstres sacrés

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Ils sont des habitués de la rentrée de septembre, ils ont reçu les prix les plus prestigieux et un lectorat fidèle les attend. Alain Mabanckou, le « sapauteur » d’origine congolaise débarque avec Le monde est mon langage (Editions Grasset, 320 pages, 129 euros), sorte d’autobiographie littéraire naviguant de rencontre en rencontre auprès d’hommes et de femmes qui ont une langue en partage. Yasmina Khadra, sérial-auteur d’origine algérienne embarque lui pour Cuba avec Dieu n’habite pas la Havane (Julliard, 312 pages, 19,50 euros). Prix Goncourt en 2009 pour trois femmes puissantes, Marie NDiaye propose une fois de plus un subtil et savoureux mélange de non-dits et de sentiments contradictoires avec La cheffe, roman d’une cuisinière (Gallimard, 276 pages, 17,90 euros). La Camerounaise Léonora Miano, prix Femina pour La saison de l’ombre en 2013, rapporte les propos de quatre femmes s’adressant au même homme, en Afrique, avec Crépuscule du tourment (Grasset, 288 pages, 19 euros). La Franco-algérienne Nina Bouraoui, prix Renaudot en 2005, s’attaque avec Beaux rivages (Lattès, 250 pages, 19 euros) à un thème universel : la séparation. Le Marocain Tahar Ben Jelloun se penche lui sur une question d’actualité brûlante avec Le terrorisme expliqué à nos enfants (Seuil, 160 pages, 9 euros). Enfin, le Martiniquais Patrick Chamoiseau signe La matière de l’absence (Seuil, 372 pages, 21 euros), roman inspiré par la mort de sa mère qui est une réflexion profonde sur la Caraïbe, la tragédie fondatrice de l’esclavage et, partant, sur la condition humaine.

Les petits nouveaux

C’est leur premier livre, mais les projecteurs sont déjà braqués sur eux. Avant même sa sortie, Petit pays du rappeur burundais Gaël Faye (Grasset, 224 pages, 18 euros) qui évoque son enfance en Afrique suscite l’attention de la presse. De même le livre du Comorien Ali Zamir, Anguille sous roche (Le Tripode, 320 pages, 19 euros), a-t-il attiré l’attention des médias pour sa qualité littéraire… tandis que son auteur connaissait les pires difficultés pour obtenir un visa lui permettant de rejoindre la France, où il était sélectionné pour plusieurs prix. Autre sensation, « Million Dollar Baby » Imbolo Mbue, Camerounaise qui doit ce surnom aux droits qu’aurait payé son éditeur Random House pour son premier roman, égaye elle aussi la rentrée française avec Voici venir les rêveurs (Belfond, 300 pages, 22 euros).

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Et bien d’autres encore…

Trois collaborateurs ou ex-collaborateurs de Jeune Afrique sortent en ce début d’année scolaire un nouveau livre : le Marocain Fouad Laroui avec Ce vain combat que tu livres au monde (Julliard, 288 pages, 19 euros), la Marocaine Leïla Slimani avec Chanson douce (Gallimard, 240 pages, 18 euros) et la Mauricienne Nathacha Appanah avec Tropique de la violence (Gallimard, 192 pages, 17,50 euros). On signalera aussi le roman du parolier du groupe toulousain Zebda, Magyd Cherfi qui s’interroge sur l’identité avec Ma part de Gaulois (Actes Sud, 274 pages, 19,80 euros). Et, pour terminer, Le Messie du Darfour, roman d’aventure et de guerre écrit par le soudanais Abdelaziz Baraka Sakin (Zulma, 208 pages, 18 euros).

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