Claude Le Roy : « La qualification du Togo à la CAN 2017 est inimaginable ! »
Claude Le Roy revient sur la qualification inespérée du Togo pour la CAN 2017, après un succès face à Djibouti (5-0) et une série de résultats favorables.
Jeune Afrique : Cette qualification vous semblait-elle illusoire avant le match à Lomé contre Djibouti ?
Claude Le Roy : Quelques jours avant la rencontre, j’avais dit à Faure Gnassingbé, le président de la République, que Nous avions 1 % de chances d’aller au Gabon. Après le succès de la Libye au Cap Vert samedi (1-0), c’est monté à 15 %. Mais il fallait battre les Djiboutiens, et aussi attendre le score de Tunisie-Liberia (4-1). Et ce qui est arrivé est inimaginable ! J’ai encore du mal à réaliser. Cette qualification a été accueillie par des moments de liesse à Lomé. Les gens sont vraiment heureux, car si le Togo avait été éliminé, on partait pour plus d’un an de matches amicaux, les Éperviers n’étant plus concernés par la Coupe du monde 2018.
Quel rôle a tenu Emmanuel Adebayor dans cette qualification ?
Il a été exemplaire. Il a délivré une passe décisive, s’est battu comme un fou. Je vous rappelle qu’il n’a pas encore de club, et pourtant, il était physiquement au top. Il a beaucoup bossé pour être prêt pour ce match. Emmanuel répond parfaitement à mes attentes. Il est très pro, très concerné.
Vous êtes en place depuis le mois d’avril. À votre arrivée, le climat était morose autour de la sélection et du football togolais…
Déjà, la nouvelle fédération a décidé que le championnat, après quatre années d’interruption, devait impérativement reprendre. Ce sera le cas le 11 septembre. Un championnat qui fonctionne, c’est essentiel. Partout où je suis passé en Afrique, j’ai fait appel aux joueurs locaux. Ensuite, j’ai souhaité que la sélection dispose d’un vrai cadre de travail, au niveau des déplacements, de l’hébergement, des équipements, du suivi médical, etc… Et il ne faut pas oublier que le Togo a un bon potentiel. Vous avez Adebayor, Agassa, F. Ayité, Romao, Gapké, Akakpo, etc… J’ai aussi voulu qu’existe une sélection locale. Il y a un peu plus de 30 ans, quand j’étais arrivé au Cameroun, j’avais sillonné le pays avec les locaux pour jouer des matches amicaux. C’est ce que nous avons fait au Togo ces derniers mois. Et j’ai visité des académies, assisté à de nombreux matches de quartiers.
Cette qualification obtenue avec les Éperviers me rappelle celle de 2015 avec le Congo
Quel va être votre programme à court terme en vue de la CAN ?
D’abord, disputer des matches amicaux aux dates Fifa d’octobre et novembre. Et continuer à chercher des binationaux qui pourraient nous rejoindre. Comme Peniel Mlapa (un allemand d’origine togolaise évoluait au VFL Bochum, en Ligue 2 allemande, ndlr) ou Kalen Damessi, de Concarneau (National). Par contre, pour Corentin Tolisso (Lyon), ce sera beaucoup plus compliqué, on le sait. Mais on va essayer quand même.
Enfin, ce sera votre neuvième CAN avec un sixième pays…
Oui, je l’ai disputée avec le Cameroun, le Sénégal, la RD Congo, le Ghana et le Congo. Cette qualification obtenue avec les Éperviers me rappelle celle de 2015 avec le Congo. Les chances de qualification étaient minces, la sélection restait sur des déceptions, et finalement, on y était arrivé…
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