Gabon : Ali Bongo Ondimba et Jean Ping contre-attaquent par médias français interposés

Accusé de fraudes et de répression violente, pressé par la communauté internationale, le président gabonais fraîchement réélu a donné sa version des faits mercredi matin sur les ondes de trois grandes radios françaises. Jean Ping, lui, s’est exprimé mardi après-midi sur France 24.

Jean Ping et Ali Bongo Ondimba étaient les deux candidats favoris de la présidentielle de 2016. © Vincent Fournier/JA

Jean Ping et Ali Bongo Ondimba étaient les deux candidats favoris de la présidentielle de 2016. © Vincent Fournier/JA

Publié le 7 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Une fois n’est pas coutume, mercredi matin Ali Bongo était dans tous les médias français. Les auditeurs de RTL, Europe 1 et RFI, trois des radios françaises les plus écoutées, ont pu entendre dans leur matinale le président gabonais commenter la crise post-électorale dans son pays, alors que la presse reprenait à gros titre ses propos. Un traitement médiatique exceptionnel après une élection électorale africaine.

Point par point, Ali Bongo a répondu aux accusations dont il est l’objet depuis huit jours.

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D’abord à ceux, qui, comme Manuel Valls, lui suggèrent d’ordonner un nouveau décompte des votes. Restant sur sa position, il rétorque dès 6h30 (4h30TU) sur RFI, que ce serait « violer la loi ». Sur la question des fraudes lors du scrutin, il  renvoie la balle à son adversaire en l’accusant d’être à l’origine d’irrégularités. Enfin, selon lui les violences post-électorales ont été pilotées par l’opposition,  » c’est prouvé, c’est clair  » conclut-il.

« Des observateurs se sont mal comportés »

Sur RTL et Europe 1, il va plus loin, critiquant directement la mission d’observation de l’Union européenne qui a évoqué mardi « une évidente anomalie dans les résultats ». « Certains des observateurs ont outrepassé la mission qui était la leur et se sont mal comportés » déclare-t-il, annonçant qu’il n’exclut pas de déposer lui aussi des recours devant la Cour Constitutionnelle pour contester les résultats de certaines provinces remportées par Jean Ping.

Trois interviews d’environ dix minutes à une heure de grande écoute :  c’est une contre-attaque en règle d’Ali Bongo, alors qu’il était resté très discret depuis la proclamation des résultats de la présidentielle.

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Cette sortie intervient au lendemain de l’annonce de l’arrivée d’une délégation de l’Union Africaine au Gabon. Mardi, Jean-Marc Ayrault, le ministre des affaires étrangères français, s’était de son côté publiquement inquiété du sort d’une quinzaine de ressortissants français à la double nationalité franco-gabonaise arrêtés à la suite de manifestations violentes.

C’est également mardi après-midi que Jean-Ping a accordé une interview à la chaîne de télévision France 24, accusant le pouvoir de « tuer tous les jours », et évoquant un bilan de 50 à 100 morts. L’opposant s’était plusieurs fois exprimé dans les médias depuis l’attaque de son QG la semaine dernière.

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