Gabon : Ali Bongo Ondimba et Jean Ping contre-attaquent par médias français interposés
Accusé de fraudes et de répression violente, pressé par la communauté internationale, le président gabonais fraîchement réélu a donné sa version des faits mercredi matin sur les ondes de trois grandes radios françaises. Jean Ping, lui, s’est exprimé mardi après-midi sur France 24.
Une fois n’est pas coutume, mercredi matin Ali Bongo était dans tous les médias français. Les auditeurs de RTL, Europe 1 et RFI, trois des radios françaises les plus écoutées, ont pu entendre dans leur matinale le président gabonais commenter la crise post-électorale dans son pays, alors que la presse reprenait à gros titre ses propos. Un traitement médiatique exceptionnel après une élection électorale africaine.
Point par point, Ali Bongo a répondu aux accusations dont il est l’objet depuis huit jours.
D’abord à ceux, qui, comme Manuel Valls, lui suggèrent d’ordonner un nouveau décompte des votes. Restant sur sa position, il rétorque dès 6h30 (4h30TU) sur RFI, que ce serait « violer la loi ». Sur la question des fraudes lors du scrutin, il renvoie la balle à son adversaire en l’accusant d’être à l’origine d’irrégularités. Enfin, selon lui les violences post-électorales ont été pilotées par l’opposition, » c’est prouvé, c’est clair » conclut-il.
« Des observateurs se sont mal comportés »
Sur RTL et Europe 1, il va plus loin, critiquant directement la mission d’observation de l’Union européenne qui a évoqué mardi « une évidente anomalie dans les résultats ». « Certains des observateurs ont outrepassé la mission qui était la leur et se sont mal comportés » déclare-t-il, annonçant qu’il n’exclut pas de déposer lui aussi des recours devant la Cour Constitutionnelle pour contester les résultats de certaines provinces remportées par Jean Ping.
Trois interviews d’environ dix minutes à une heure de grande écoute : c’est une contre-attaque en règle d’Ali Bongo, alors qu’il était resté très discret depuis la proclamation des résultats de la présidentielle.
Cette sortie intervient au lendemain de l’annonce de l’arrivée d’une délégation de l’Union Africaine au Gabon. Mardi, Jean-Marc Ayrault, le ministre des affaires étrangères français, s’était de son côté publiquement inquiété du sort d’une quinzaine de ressortissants français à la double nationalité franco-gabonaise arrêtés à la suite de manifestations violentes.
C’est également mardi après-midi que Jean-Ping a accordé une interview à la chaîne de télévision France 24, accusant le pouvoir de « tuer tous les jours », et évoquant un bilan de 50 à 100 morts. L’opposant s’était plusieurs fois exprimé dans les médias depuis l’attaque de son QG la semaine dernière.
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