Après le Burkina, l’exportation des ânes également interdite au Niger

Le Niger a « strictement interdit » toute exportation et abattage d’ânes pour protéger cette espèce menacée par un commerce avec l’Asie. Le Burkina avait pris une décision en analogue en août.

Trois enfants sur un âne au Sénégal. Photo d’archive de 2003. © Jacques DU SORDET / EditionsduJaguar

Trois enfants sur un âne au Sénégal. Photo d’archive de 2003. © Jacques DU SORDET / EditionsduJaguar

Publié le 7 septembre 2016 Lecture : 1 minute.

« L’exportation de l’espèce asine, sa viande ainsi que de sa peau est strictement interdite », indique un récent arrêté des ministères de l’Élevage, de l’Intérieur et du Commerce et celui des Finances qui ne mentionne pas les peines encourues par les contrevenants.

Déjà victime des sécheresses successives, l’âne est désormais mis en péril par les exportations massives vers le Nigeria, d’où sa peau est ensuite vendue en Asie et notamment en Chine, a expliqué à l’AFP un responsable des services de l’élevage du Niger.

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Début août, le Burkina Faso, voisin, avait pris la même mesure en raison d’une « surexploitation de l’espèce », l’exportation essentiellement vers l’Asie de peaux d’âne ayant été multipliée par 18 en moins d’un an. Le décret visait à éviter « l’extermination » des ânes dont le nombre est estimé à 1 370 000 au Burkina. 45 000 auraient été abattus sur les six premiers mois de l’année, selon Rémi Dandjinou, le ministre de la Communication.


Bête de somme tuée pour sa peau

Bête de somme, l’âne est le moyen de transport par excellence pour des millions de paysans du Niger, un des États les plus pauvres du monde. Or comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, de plus en plus d’ânes sont tués pour leurs peaux, exportées et revendues en Chine pour leurs vertus anti-vieillissement supposées.

Au Burkina, porté par cette forte demande chinoise, le prix d’une peau d’âne est en plein boom, oscillant entre 30 et 60 euros, et plusieurs sites d’abattage ont fleuri dans différentes localités du pays depuis 2015.

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Même constat côté nigérien, les prix ont aussi subitement bondi sur les marchés. « Un âne qui ne coûtait guère 40 000 F CFA (61 euros) se négocie jusqu’à 100 000 F CFA (152,5 euros) ! », témoigne à l’AFP Amadou Idé, un habitant de Mangaïzé, une localité de l’ouest du Niger, réputée pour son marché de bétail. Des paysans « n’hésitent plus à se débarrasser de leurs ânes » pour « acheter de la nourriture », souligne Amadou Idé.

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