Guinée : trois navires identifiés en train de pêcher illégalement
Une campagne mixte contre la pêche illégale qui « fait des ravages dans le Golfe de Guinée » a été conjointement organisée par la Gambie, la République de Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal. Un navire battant pavillon chinois a été arraisonné, deux autres en fuite ont été formellement identifiés et localisés, selon les autorités guinéennes.
Cette patrouille mixte au coût de 200 000 euros cofinancés par l’Union européenne et la Banque mondiale s’est étendue du 28 août au 1er septembre. Le chalutier Chang Jiao Yuan Yu 6, long de 41,2 m, battant pavillon chinois et sous licence bissau-guinéenne, a été arraisonné au Port autonome de Conakry, suite à une patrouille mixte (Sénégal-Guinée-Gambie et Guinée-Bissau) de quatre jours, dénommée « Pedro Cardoso Naco ».
Selon un communiqué de la délégation de l’Union européenne en Guinée, « 82 bateaux de pêche ont été contrôlés dont 14 en infraction. Deux navires de pêche industriels chinois ont été identifiés en train de pêcher illégalement en Guinée dans une zone fermée à la pêche pour cause de repos biologique ».
Une commission a statué sur le la sanction du chalutier chinois arraisonné : il écope d’une amende d’un million d’euros. Le double de cette amende a été retenue contre Lu Jiao Nan Yuan Yu 102, le deuxième navire chinois, en fuite. L’écart est dû à « des circonstances aggravantes qui ont été retenues contre ce bateau par la commission », explique le ministre guinéen de la Pêche et de l’aquaculture, André Loua.
Saisine de la Chine et de la Guinée-Bissau
L’arraisonnement du chalutier Chang Jiao Yuan Yu 6 et l’interrogatoire qui s’en est suivi ont permis de révéler l’existence d’un troisième bateau en fuite. Son identité n’a pas été dévoilée par le ministre de la Pêche, qui invoque « des raisons d’enquêtes ».
André Loua assure par ailleurs que les deux navires en fuite ont été localisés. L’appartenance du second (Lu Jiao Nan Yuan Yu 102) à la même société que le navire arraisonné faciliterait la tâche aux enquêteurs.
L’autre élément facilitateur est un accord qui, en pareille circonstance, oblige ses signataires que sont ici la Guinée, la Chine et la Guinée-Bissau, à coopérer pour mettre main sur des navires en conflit avec la loi. La Guinée qui entend bien faire valoir cet accord pour traquer les fugitifs a déjà saisi les représentations diplomatiques de la Chine et de la Guinée-Bissau à Conakry, confie le ministre Loua.
Dix milliards d’euros perdus par an
Depuis le 13 juillet dernier, l’Union européenne a envisagé le retrait de la Guinée de la liste noire des pays non coopérant en matière de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, INN, sur laquelle figurait le pays depuis 2013. La Guinée aurait enregistré des avancées en révisant son cadre juridique, en renforçant son système de sanctions contre la pêche illicite, ainsi qu’en ratifiant l’accord interdisant le poisson illégal d’être débarqué dans les ports d’un pays, s’est réjouie, dans un communiqué, l’UE qui évalue à quelque 10 milliards d’euros la valeur globale annuelle de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.
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