M. Béchir a prédit un avenir meilleur pour la région meurtrie à l’occasion d’une rencontre à El-Facher, la capitale de l’État du Darfour-Nord, avec ses homologues du Tchad Idriss Deby et du Qatar, l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani.
« Nous déclarons à toutes les personnes au Darfour et au Soudan (…) avoir rempli nos engagements », a déclaré M. Béchir devant des milliers de personnes galvanisées, portant des portraits à son effigie.
Il s’est félicité de la mise en application du processus de paix, parrainé par le Qatar, lancé par un accord signé en juillet 2011 à Doha entre le régime soudanais et une alliance de mouvements rebelles. Cet accord visait à mettre fin au conflit opposant depuis 2003 les forces de M. Béchir à des insurgés appartenant à des minorités ethniques, qui a fait 300 000 morts et quelque 2,5 millions de déplacés.
Promesses d’infrastructures
« Le Darfour va mieux aujourd’hui qu’hier. Et il ira encore mieux demain », a poursuivi M. Béchir, réclamé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans cette région.
« Nous allons construire des routes et assurer une meilleure éducation, un système de santé, des infrastructures pour l’eau et l’électricité (…). Nous allons également entreprendre une réconciliation entre toutes les tribus du Darfour », a-t-il ajouté.
En avril, le régime avait organisé un référendum sur le statut administratif du Darfour et estimé que « la page de la crise était tournée » après que 98% des électeurs se sont prononcés sur le maintien de la région en cinq États. Mais ce vote, boycotté par les rebelles, avait été largement critiqué par la communauté internationale.
En juin, le Conseil de sécurité de l’ONU avait quant à lui prolongé d’un an le mandat de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour, estimant que les combats continuaient de jeter sur les routes des milliers de civils.
Près de 194 000 civils ont été déplacés du Jebel Marra, une zone à cheval sur trois États du Darfour depuis janvier, a indiqué l’ONU la semaine dernière.
Deux groupes rebelles, l’Armée de libération du Soudan (ALS) du chef Minni Minnawi et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), ont signé une feuille de route sous l’égide de l’Union africaine pour un cessez-le-feu dans plusieurs région du Soudan, mais les négociations ont échoué en août.
Le JEM a annoncé mercredi sa volonté de libérer tous les prisonniers capturés lors des combats.